Abbas-Pacha

  • Encyclopédie de famille

Abbas-Pacha, vice-roi d’Égypte, fils de Tossoun-Pacha et petit-fils de Mehémet-Ali, naquit à Djedda en 1816, pendant que son père, engagé dans une lutte contre les Wahabites, était en Arabie. Ramené au Caire, il ne reçut point une éducation européenne ; musulman ardent, il manifesta beaucoup d’antipathie pour les chrétiens et fit plusieurs fois le pèlerinage de la Mecque ; c’est pendant un de ces voyages qu’il apprit, en 1848, la mort d’Ibrahim-Pacha, qui lui livrait le pouvoir, étant le plus âgé de sa famille. Il se rendit aussitôt à Constantinople, et reçut du sultan l’investiture de la vice-royauté d’Égypte, Abbas-Pacha n’accepta pas sans difficulté les mesures que lui imposait la Porte. Il refusa même d’abord de promulguer le hattichérif de Gulhané ; mais il céda enfin, et obtint le droit de disposer de la vie de ses sujets sans recourir au divan. Il renonça à beaucoup d’entreprises de Méhémet-Ali, réduisit la flotte et l’armée, diminua le nombre des employés et fonctionnaires, renvoya des Français au service de l’Égypte, abaissa les impôts, établit des maisons hospitalières et pourvut largement des fondations musulmanes. Il abandonna le projet de barrage du Nil, et concéda à des Anglais la construction d’un chemin de fer à travers l’isthme de Suez, ce qui lui occasionna également des discussions avec son suzerain. Il repoussa le projet du percement de cet isthme par un canal, et établit seulement une ligne télégraphique entre le Caire et Suez. Il abolit la chasse aux nègres que faisait exécuter tous les ans Méhémet-Ali sur les limites de ses États. En 1851 la Turquie lui avait envoyé un renfort pour son armée du Hedjaz ; quelques années après il fournit à son tour au grand turc un corps de vingt-cinq mille hommes qui se distingua dans la guerre contre la Russie. Abbas-Pacha était intempérant et cupide, et on peut lui reprocher quelques actes injustes. Il se plaisait dans le désert avec les Bédouins et n’aimait pas Alexandrie, envahie par les infidèles. Le matin du 14 juillet 1854 on le trouva mort sur son divan, à Bhéna. Deux mamelouks l’avaient étranglé pour venger des camarades qu’il avait fait punir. Saïd-Pacha lui a succédé.