Abruzzes
- Encyclopédie de famille
Abruzzes. On nomme ainsi la partie septentrionale du royaume de Naples, bornée au nord-ouest et à l’ouest par les États de l’Église, au nord-est par la mer Adriatique, au sud-est par la Pouille, et au sud par la Terre de Labour. On les divisait en Abruzze ultérieure, première et deuxième, au nord-ouest, et en Abruzze citérieure, au sud-est. Les montagnes des Abruzzes forment la partie la plus haute et la plus sauvage de tout le système des Apennins.
Le climat des Abruzzes est rude ; les montagnes y restent couvertes de neige depuis le mois d’octobre jusqu’au mois d’avril. D’épaisses forêts en couronnent les crêtes. Les vallées seules sont fertiles. Les plus magnifiques troupeaux paissent sur les hauteurs et dans les vallons et fournissent de précieuses ressources au commerce d’exportation. Les villes les plus importantes de cette contrée sont Aquila, Pescara, Chieti et Sulmona. C’est surtout en raison de leur position militaire que les Abruzzes méritent de fixer l’attention. Les habitants des Abruzzes sont un peuple pasteur, d’une simplicité et d’une rudesse toutes patriarcales, superstitieux, passionnés pour la musique et hospitaliers. On ne saurait reconnaître en eux les descendants de ces Samnites, de ces Marses et de ces Sabins si redoutables aux Romains. Jamais ils n’ont essayé d’empêcher l’ennemi de pénétrer dans l’intérieur du royaume, pas plus les Impériaux que les Français ou les Espagnols. Une seule fois, en 1798, ils résistèrent à l’invasion des Français, tuèrent le général Hilarion Point, nrent prisonnier le général Rusca, et nuisirent beaucoup à notre armée, notamment à la colonne du général Duhesme. En 1806 de nouvelles insurrections éclatèrent dans les Abruzzes, avec tous les caractères du brigandage, et les Français les réprimèrent avec la plus grande sévérité. En 1821, les insurgés napolitains espéraient organiser la défense du pays dans les Abruzzes ; mais ils n’y réussirent pas et ne purent arrêter les Autrichiens du général Frimont. Il en fut de même en 1848, et les Abruzzes, après avoir été le théâtre de troubles gravés, ne purent résister à la contre-révolution. Après la chute du trône de François II, roi des Deux-Siciles, les Abruzzes servirent de refuge, en 1860 et 1861, à quelques bandes de partisans de ce prince, que les troupes sardes ont souvent combattîtes et refoulées.
Le chemin de fer d’Ancône à Pescara pénètre dans les Abruzzes.