Acalèphes
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- Encyclopédie moderne
Acalèphes. Άκαλήφη, ortie. Dans le règne animal de Cuvier, modifié par M. Milne Edwards, les acalèphes forment la cinquième classe de l’embranchement des zoophytes. Ce sont des animaux mous, d’une consistance gélatineuse, flottant toujours dans la mer ; leur peau n’est point, comme dans les échinodermes, parfaitement distincte des parties sous-jacentes ; ils ne possèdent point non plus de cavité intérieure renfermant les viscères. Leur organisation, des plus simples, se réduit, pour ainsi dire, à un estomac, duquel irradient des vaisseaux qui se ramifient dans les différentes parties du corps.
Cette classe est divisée en deux ordres, les acalèphes simples et les acalèphes hydrostatiques.
Les premiers flottent et nagent par l’effet des contractions et des dilatations alternatives de leur corps ; leurs mouvements sont de la plus grande lenteur ; ils couvrent la mer de leurs innombrables légions ; quelques-uns répandent un éclat phosphorique qui laisse, sur les eaux, de longues traces lumineuses. Les méduses forment le groupe le plus nombreux de cet ordre ; elles se rencontrent sous presque toutes les latitudes ; dans les hautes mers, on les voit s’amonceler, et former de vastes bancs aux mille reflets d’opale et de nacre. Il arrive quelquefois qu’elles sont jetées sur la côte en quantités tellement considérables, que l’agriculture les utilise comme engrais. Le volume de ces animaux varie à l’infini ; on en rencontre qui sont, pour ainsi dire, microscopiques, tandis que d’autres atteignent un diamètre de 1m5, et un poids de 25 à 30 kilogrammes.
Leur corps gélatineux ressemble au chapeau d’un champignon ; au milieu de cette ombrelle, de laquelle pendent de nombreux tentacules, se trouve l’estomac, tantôt simple, tantôt multiple, et s’ouvrant à l’extérieur par une bouche placée à la face inférieure de l’ombrelle, et entourée de tentacules.
Les rhizostomes, qui appartiennent aussi à l’ordre des acalèphes simples, n’ont point de bouche, à proprement parler ; chez eux l’estomac ne communique au dehors que par l’intermédiaire de ses parois membraneuses, et de vaisseaux qui, se ramifiant dans les tentacules, s’ouvrent par des pores à l’extrémité de ces appendices.
Les acalèphes hydrostatiques sont pourvus d’une ou plusieurs vessies remplies d’air, au moyen desquelles ils se soutiennent dans l’eau ; ils portent de nombreux tentacules de formes variées. On n’a pas remarqué chez eux d’ouverture qu’on puisse regarder comme une véritable bouche.