Acarides
- Histoire naturelle
- A. Duponchel
- Encyclopédie moderne
Acarides. La famille des acarides appartient à l’ordre des arachnides trachéennes, classe des arachnides. Les animaux qui composent cette famille sont, en général, de petite taille, quelques-uns même sont microscopiques ; ils pullulent prodigieusement. Munis de huit pattes, ils n’en ont souvent que six en naissant ; la quatrième paire ne paraît qu’après la mue.
Les mœurs des acarides varient à l’infini : les uns habitent sous les pierres et sur les plantes ; d’autres sont aquatiques ; quelques espèces se rencontrent dans les collections, qu’elles ravagent, ou dans des substances organiques altérées, comme le fromage, etc. ; on les appelle vulgairement mites. Il en est enfin qui vivent en parasites sur d’autres animaux, et même sous leur chair ; on voit jusqu’à des insectes qui en sont couverts ; les acarides parasites sont connus sous le nom de tiques ou ricins, et de sarcoptes.
Les acarides n’ont point d’abdomen pédiculé ; leur bouche est conformée en suçoir ; ils respirent par des trachées. Les uns ont quatre yeux, d’autres deux, d’autres un seul ; il en est enfin qui en sont privés.
Parmi les acarides, il en est un dont l’existence a donné lieu à des discussions qui sont à peine terminées. Dès le douzième siècle Avenzoar, médecin arabe, fit mention d’un insecte vivant sous la peau, mais sans établir le moindre rapport entre cet animal et la gale, dont il parle plus loin. Scaliger, Ingrassias, au seizième siècle, furent les premiers qui signalèrent formellement un insecte de la gale. Depuis cette époque, un grand nombre d’auteurs parlèrent du ciron de la gale ; mais, malgré ces nombreuses assertions, et nonobstant même les détails donnés par Morgagni, Linné et surtout Degeer, l’existence de cet animal fut toujours regardée comme douteuse ; et elle fut complètement repoussée, quand, en 1812, on reconnut que les figures jointes par Galès à son travail sur la gale, représentaient la mite du fromage. Galès fut-il de mauvaise foi, ou bien l’artiste chargé du dessin trouva-t-il plus commode de copier l’animal du fromage qu’il avait à sa portée ? Toujours est-il que cette sorte de mystification fit grand tort au véritable acarus humain ; d’autant plus que de nouvelles expériences tentées plus tard par MM. Biett, Lugol, Moronval, Alibert, n’amenèrent aucun résultat. M. Lugol, cependant, ne se tint point pour battu ; il proposa un prix de trois cents francs pour celui qui parviendrait à découvrir l’animal si contesté. Un élève en médecine, M. Renucci, Corse de naissance, ayant eu souvent occasion de voir, dans son pays, les femmes du peuple extraire le petit insecte de la gale, M. Renucci, dis-je, indiqua comment il fallait le chercher non dans les boutons, mais bien dans les sillons ou cuniculi qu’il se creuse.
Dès lors l’acarus scabiei reprit son rang dans l’histoire naturelle ; M. Raspail rétablit pour lui le genre Sarcopte, que Latreille avait supprimé, après les expériences de Galès. Voici la description du sarcopte de la gale :
Corps un peu arrondi, comme comprimé sur ses deux faces et imitant la tortue ; blanc, strié, hérissé de papilles rigides sur le dos ; huit pattes, les quatre antérieures placées à côté de la tête et comme palmées ; les quatre postérieures distantes. Les quatre pattes antérieures sont munies d’ambulacrum, petite caroncule en godet servant à la progression.
Il paraît que les sarcoptes des mammifères diffèrent de celui de l’homme. Les travaux les plus complets sur le sarcopte humain sont ceux de MM. Albin Gras et Aubé.
Quel est le rôle que joue l’insecte de la gale dans le développement et la propagation de cette maladie ? Cette question trouvera plus convenablement sa place à l’article Gale.