Agémi
- Histoire
- X.
- Encyclopédie moderne
Agémi. Mot arabe qui avait la même signification que le mot gentils chez les Juifs, et le mot barbares chez les Grecs. Les Arabes primitifs s’en servaient pour désigner tous les peuples qui ne procédaient pas de leur race et de leur nation, et l’appliquaient plus particulièrement aux Persans. En effet, agémi vient d’agem, étranger. Maintenant encore cette dénomination est usitée dans quelques cas ; ainsi les géographes orientaux divisent l’Irak en deux provinces : l’Irak-Utrali, qui répond à l’ancienne Chaldée, et a été de tout temps occupé par des tribus nomades d’origine arabe, et l’Irak-Agémi ou ancienne Médie. Ainsi les souverains de Constantinople s’intitulent sultans des Arabes et des Agémis, entendant par ce dernier mot les peuples non musulmans assujettis à leur puissance. Ainsi encore les Turcs appellent Agémi-Oglans (enfants étrangers ou d’étrangers), les enfants que les sultans faisaient enlever, jusqu’à ces derniers temps, parmi ceux des chrétiens et des juifs, en un mot des rayas. On les instruisait dans la religion musulmane, on les dressait aux exercices du corps, et ensuite ils recevaient un emploi dans le sérail, ou étaient enrôlés dans le corps des janissaires, dont ils formaient une des quatre divisions. On a vu souvent ces jeunes gens s’élever des fonctions les plus viles aux plus hautes dignités, et devenir pachas ou grands vizirs.