Agen

  • Géographie et Histoire
  • L. Renier
  • Encyclopédie moderne

Agen, Aginnum Nitiobrigum. Ancienne capitale du comté d’Agenois, aujourd’hui chef-lieu du département de Lot-et-Garonne, sur la rive droite de la Garonne, à 148 kilomètre au Sud-Est de Bordeaux.

Agen est une ville d’origine gauloise : Ptolemée la mentionne comme la capitale des Nitiobriges, l’un des peuples de l’Aquitaine seconde. Les Romains l’ornèrent de plusieurs édifices considérables, ainsi que le démontrent les antiquités qu’on y découvre. Elle fut plusieurs fois prise et ravagée, par les Wisigoths, les Huns et les Vandales. Les Normands la ruinèrent au neuvième siècle. Elle passa ensuite tour à tour sous la domination des rois de France, des ducs d’Aquitaine, des rois d’Angleterre et des comtes de Toulouse. Les Français la prirent en 1322, et la rendirent aux Anglais en 1330. Elle ne tarda pas à secouer le joug de l’étranger, et les Anglais firent pour la reprendre de longs et vains efforts ; enfin, le traité de Bretigny la leur rendit en 1360 ; mais ce ne fut pas pour longtemps ; cette fois encore, elle rentra, aussitôt qu’elle le put, sous la domination française. Elle fut prise et saccagée, en 1418, par les troupes du comte d’Armagnac. Les protestants s’en emparèrent en 1562, et l’évacuèrent peu de temps après. Elle embrassa, en 1584, le parti de la Ligue. Le comte de la Roche, fils du maréchal de Matignon, la prit en 1591 ; enfin, elle se rendit l’année suivante à Henri IV.

Agen était, en 1789, le siège d’un gouvernement particulier, d’un présidial, d’une sénéchaussée et d’une élection. C’est aujourd’hui celui d’une cour royale, de tribunaux de première instance et de commerce. Elle possède un évêché (fondé, suivant la tradition, en 350), un grand et un petit séminaire, un collège communal, une école normale primaire, une bibliothèque publique de 15,000 volumes. On y compte 14,987 habitants ; peu de villes ont produit un aussi grand nombre d’hommes remarquables : elle est la patrie de l’historien Sulpice Sévère, du savant Just. Jos. Scaliger, de Bernard Palissy, du général Valence, de Lacépède, du naturaliste Lamouroux, de MM. Bory de Saint-Vincent et Chaudruc de Crazannes, du poète provençal Jasmin, etc.

Agen possède une manufacture royale de toiles à voiles ; il s’y fait un grand commerce de blés, de farine, que l’on expédie dans les colonies, d’eaux-de-vie, de chanvre, de pruneaux, etc. Située sur la Garonne, entre Toulouse et Bordeaux, elle sert d’entrepôt au commerce de ces deux villes.