Alaric
- Encyclopédie de famille
Alaric, roi des Visigoths, rompit l’alliance que sous le règne de Théodose les Goths avaient conclue avec les Romains, et envahit, en 395, la Thrace, la Macédoine, la Thessalie et l’Illyrie, où il porta le fer et le feu. Stilicon, qui aurait voulu mettre un terme à ces dévastations, en fut empêché par la jalousie de Rufin, ministre d’Arcadius ; et ce ne fut que lorsque Alaric, après avoir traversé la Grèce, où il prit Athènes, fut entré dans le Péloponnese, que Stilicon put l’y joindre. Alaric s’enfuit en Illyrie, dont, en 396, Arcadius lui-même lui confia le gouvernement supérieur. C’est de là qu’en l’année 402 il partit pour envahir la haute Italie ; et Honorius, ne se croyant plus en sûreté, se réfugia alors à Ravenne. Alaric était en route pour passer en Gaule, quand Stilicon le rencontra et le battit à Pollentia, sur le Tanaro ; mais ce ne fut que dans l’automne suivant que le roi des Visigoths, battu à Vérone, se retira en Illyrie. Dès 404 Alaric trouvait un prétexte pour envahir de nouveau l’Italie ; à ce moment un traité qu’il conclut avec Honorius, par l’intermédiaire de Stilicon, le décida à rebrousser chemin et à se jeter dans l’Épire, pour y opérer sa jonction avec l’armee de Stilicon et attaquer de concert Arcadius. L’expédition projetée n’eut pas lieu ; Alaric n’en réclama pas moins une indemnité, et, d’après le conseil de Stilicon, Honorius lui promit 4,000 livres pesant d’or. Après le supplice de Stilicon, qui eut lieu eu 408, Honorius ayant refusé de tenir ses engagements, Alaric envahit l’Italie à la tête de son armée, et vint assiéger Rome, qui ne put éloigner les barbares de ses murailles qu’en promettant de leur payer 5,000 livres pesant d’or et 30,000 livres pesant d’argent. Les négociations entamées pour la paix, à la suite de ces conventions préliminaires n’ayant amené aucun résultat définitif, Alaric revint mettre le siège devant Rome. La famine, qui ne tarda pas à régner dans cette ville, contraignit les habitants à capituler, et le sénat proclama alors empereur Attale, qui avait présidé à la défense. Celui-ci fit preuve de tant d’incapacité, qu’Alaric lui enjoignit publiquement de déposer la pourpre impériale. Les négociations engagées de nouveau avec Honorius n’aboutirent point. Une surprise qu’on tenta à Ravenne contre Alaric l’irrita tellement, qu’il vint assiéger Rome une troisième fois. Le 24 août 410 ses bandes victorieuses entrèrent dans la ville éternelle, qu’elles livrèrent pendant trois jours au pillage et dont elles incendièrent ensuite une grande partie. Alaric ne quitta Rome que pour aller entreprendre la conquête de la Sicile ; mais la mauvaise construction de ses navires le força de renoncer à ce projet, et la mort vint le frapper à Cosenza, en Calabre, en 410. On l’enterra dans le lit du fleuve, afin que les Romains ne pussent jamais retrouver ses cendres, et les prisonniers qui avaient été employés à ce travail furent ensuite égorgés.