Albi
- Géographie et histoire
- Encyclopédie moderne
Albi. Ville du Languedoc, chef-lieu du département du Tarn, ancienne capitale de l’Albigeois, autrefois siège d’un archevêché, intendance et parlement de Toulouse. Aujourd’hui encore siège d’un archevêché et d’un tribunal de première instance ; population : 12,408 habitants.
Cette ville est située dans une belle plaine, sur une éminence dont la base est baignée par le Tarn. Elle est assez mal bâtie ; ses faubourgs seulement offrent des constructions régulières. Mais elle possède une charmante promenade et de belles fontaines, dont la plus remarquable est celle de Verdusse. Ses principaux monuments sont d’abord la cathédrale, dédiée à sainte Cécile, commencée en 1282, achevée eu 1512, et remarquable par sa masse imposante, par ses sculptures délicates, par ses magnifiques peintures ; l’église de Saint-Salvi, construite vers le treizième siècle ; l’hôtel de la préfecture, qui fut jadis le palais épiscopal, et dans les temps plus reculés celui des anciens comtes de l’Albigeois ; l’hospice, qui est un superbe bâtiment ; le pont sur le Tarn ; le collège ; la bibliothèque (12,000 vol.) ; le musée ; le cabinet d’histoire naturelle ; la salle de spectacle.
Albi possède des manufactures de draps et de tricots de laine, des fabriques de toile, de passementerie, de bougies, de chandelles, de pâtes dites d’Italie ; une minoterie très importante ; des forges et fonderies de boulets, des papeteries. Aux environs, on extrait de la houille. Il s’y fait un commerce important de grains, vins, fruits secs, anis, droguerie, teinture, pastel-indigo, merrain, cuirs, bestiaux, etc.
L’origine d’Albi se perd dans la nuit des temps. Située dans l’antienne Celtique, elle fut habitée par les Romains, qui y ont laissé des traces de leur séjour, et la mentionnent sous le nom de Civitas Albiensium. En 307 elle fut ravagée par les Sarrasins, et Pepin s’en empara en 765. Elle fut gouvernée, du huitième au treizième siècle par des vicomtes, dont le premier fut Bernard Ier, et le dernier Raymond-Roger. Après la guerre des Albigeois, celui-ci partagea le sort de Raymond VI, comte de Toulouse, et sa ville fut donnée à Simon de Montfort. Sous le règne de Louis XIII, Albi, où il existait beaucoup de protestants, se soumit au cardinal de Richelieu. Elle eut beaucoup à souffrir de la révocation de l’édit de Nantes, qui força une partie des habitants à s’expatrier. Il s’est tenu à Albi deux conciles, en 1176 et en 1254.
C’est la patrie de Lapeyrouse, dont la statue en bronze a été élevée en 1844, sur une des places d’Albi ; du conventionnel Campas ; de madame Balard, auteur du poème de l’Amour maternel ; des généraux Dugua et d’Hautpoult.