Alemans

Alemans. C’est le nom d’une confédération guerrière de plusieurs peuples germaniques, entre autres des Teuctères et des Usipiens, qui vers le commencement du troisième siècle s’approchèrent de l’empire Romain. Caracalla fut défait par eux sur les bords du Rhin, ainsi qu’Alexandre Sévère. Maximilien fut le premier qui les battit, en 236, et les refoula en Germanie. Mais après sa mort ils envahirent de nouveau la Gaule. Posthumius les défit complètement, les poursuivit au delà du Rhin ; et pour mettre dorénavant l’empire à l’abri de leurs incursions, il fit élever le long des frontières des remparts garnis de fossés et défendus de distance en distance par des forts. Il existe encore aujourd’hui des débris de ces fortifications à Pfœring sur le Danube, ainsi que dans la principauté de Hohenlohe, jusqu’à Jaxthausen, et sur la rive septentrionale du Mein ; elles sont appelées Mur du Diable. Les Alemans n’en continuèrent pas moins leurs incursions, et furent successivement battus et rejetés en Germanie par Lolianus et par l’empereur Probus. Après la mort de ce dernier, cédant à la pression des Bourguignons, ils s’établirent au delà de la muraille romaine, depuis Mayence jusqu’au lac de Constance, des deux côtés de la forêt d’Oden et de la Forêt-Noire. Julien contraignit de nouveau les Alemans à repasser le Rhin. Bientôt après les Juthunges se joignirent à eux sur le Danube supérieur. Le peuple confédéré porta par la suite le nom d’Alemans ou Suèves, dont on fit Souabes. Au quatrième siècle ils se répandirent sur toute la rive gauche du Rhin jusqu’aux Vosges, et au sud jusqu’aux Alpes helvétiques. Clovis anéantit leur puissance à Tolbiac (396), et les soumit à la domination franque. Un grand nombre d’entre eux se réfugièrent auprès de Théodoric, roi des Ostrogoths, en Italie et dans les Alpes. La partie septentrionale du pays des Alemans devint le domaine particulier des rois francs. Le reste du territoire forma le duché d’Alemanie, qui s’étendait au sud jusqu’au mont Saint-Gothard, à l’ouest jusqu’au Jura (plus tard seulement jusqu’à la Reuss), au nord sur le Rhin jusqu’à la Sur et la Murg, sur le Necker jusqu’à l’Enz, et à l’est jusqu’à la Warnitz et le Lech.