Ali

  • Encyclopédie de famille

Ali, cousin et gendre de Mahomet, et son quatrième successeur au khalifat, naquit à la Mecque, vers l’an 600 de J.-C, Quoiqu’il fût issu, comme le législateur des Arabes, de la puissante tribu des Koréichites, et que sa famille fût en possession du gouvernement de la Mecque, il se vit obligé, dans sa première jeunesse, de se mettre aux gages d’un maître pour gagner son pain. Lorsque Mahomet commença sa carrière, Ali devint un de ses premiers et de ses plus ardents disciples, et mérita par ses services, son courage et son aveugle dévouement, la main de Fatime, la fille chérie du Prophète. À la mort de son beau-père, Ali semblait appelé de droit à lui succéder. Il était son plus proche parent, il avait été son secrétaire, son lieutenant, son ami ; mais sa jeunesse, son caractère impétueux, et, plus encore, l’influence d’Ayécha, veuve de Mahomet et fille d’Abou-Bekr, firent donner la préférence à ce dernier, qui fut le premier khalife. Après Abou-Bekr régnèrent Omar et Osman. Ce dernier ayant été assassiné l’an 656, Ali fut enfin élu khalife. Moawiah, gouverneur de Syrie, se déclara le vengeur et le successeur d’Osman. Arnrou, qu’Ali avait privé du gouvernement de l’Égypte, qu’il avait conquise, se prononça pour Moawiah. Une armée nombreuse, partie de la Mecque, alla s’emparer de Bassora. Ali quitta Médine, et marcha contre les rebelles, qu’il vainquit complètement à Kharibak. Moawiah prit néanmoins le titre de khalife à Damas, et continua la guerre. Ali employa vainement tous les moyens de conciliation : peudant onze mois l’avantage fut toujours pour lui. Le jugement de la querelle fut remis à des arbitres. Celui d’Ali se laissa jouer par son collègue, qui maintint Moawiah après que le premier eut déposé les deux khalifes. Cette décision ralluma les troubles. Après une suite de victoires éclatantes, mais sans résultats, Ali fut assassiné dans la mosquée de Koufah, où il avait établi le siège de sa puissance, le 24 janvier 661. Humain et généreux, Ali avait trop de franchise pour être un habile politique ; mais sa valeur était à toute épreuve. Il est généralement respecté comme un des héros de l’islamisme. Il était savant, et avait l’esprit cultivé. On a de lui divers recueils de sentences et proverbes et de poésies.