Luctantes ventos tempestatesque sonoras ;
chez Racine :chez Boileau :Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ;
Sa croupe se recourbe en replis tortueux ?
Voilà ce que l’allitération ou l’harmonie imitative a produit de plus remarquable. Cer- tes on ne peut nier qu’un certain effet, atteint dans ces vers par cette résonnance, n’ajoute une petite qualité à d’autres qualités, heureu- sement plus grandes. Mais croit-on que, s’il n’y avait, dans des vers, d’autre perfection qu’une allitération plus ou moins bien réussie, c’en serait assez pour l’éloge ? Non certes ; et sacrifier à un pareil mérite si peu que ce fût de l’idée ou de l’expression, serait de la folie. Ajoutons, ce qui va diminuer encore le peu d’estime accordée à l’harmonie imitative, que l’inspiration est nécessairement incompatible avec une aussi frivole recherche, et que, si le poète inspiré, c’est-à-dire le vrai poète, ren- contre quelquefois l’allitération, cette ren- contre n’est due qu’au hasard.Et l’assiette volant
S’en va frapper le mur, et rerient en roulant.