Altérants

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Altérants. Les anciens auteurs admettent deux grandes divisions en matière médicale, les évacuants et les altérants : ces derniers étaient des médicaments, dont l’action ne s’accompagnait d’aucune évacuation humorale sensible. Cette distinction chimérique ayant été abandonnée, on a conservé le nom d’altérante à une méthode thérapeutique dans laquelle l’action curative de la substance médicamenteuse est en quelque sorte moléculaire, et ne se manifeste que peu ou point au dehors, en provoquant des excrétions insolites. Presque tous les médicaments peuvent être administrés de cette manière ; et l’on en voit des exemples dans le traitement antisiphylitique, au moyen des préparations mercurielles, lorsqu’on ne le presse pas jusqu’à la salivation, et dans celui des scrofules par les toniques. Mais la médication altérante la plus certaine et la plus énergique est celle qu’exerce l’hygiène ; et l’on pourrait prouver peut-être que dans un grand nombre de cas l’action altérante attribuée aux médicaments dépendait du régime seul. L’air, le changement d’habitudes, les différentes diètes animales, végétales, lactées, les exercices, les vêtements, les bains, sont des modificateurs de l’économie bien autrement puissants que quelques substances médicamenteuses données à des doses trop faibles pour produire des effets physiologiques appréciables. On est porté à croire que la médication altérante se bornera désormais à ces moyens dont le père de la médecine a consacré l’usage par des observations que plus de vingt siècles n’ont point démenties.