Ambition

  • Encyclopédie de famille

Ambition, passion qui nous porte avec excès à nous élever, désir immodéré et sans cesse renouvelé d’agrandir notre condition. Suivant Napoléon, « l’ambition est à l’homme ce que l’air est à la nature ; ôtez l’un au moral et l’autre au physique, il n’y a plus de mouvement ; » Selon Meilhan, « l’ambition est une passion dangereuse et vaine, mais ce serait un malheur pour la plupart des hommes que d’en être totalement dénués ; elle sert à occuper l’esprit, à préserver de l’ennui qui naît de la satiété ; elle s’oppose dans la jeunesse à l’abus des plaisirs qui entraîneraient trop vivement ; elle les remplace en partie dans la vieillesse, et sert à entretenir dans l’esprit une activité qui fait sentir l’existence et ranime nos facultés. » D’après Brueys, « l’ambition ne quitte jamais le cœur dont elle s’est une fois emparée. En portant nos idées sur l’avenir, elle nous empêche de jouir du présent. » La Harpe remarque que « les cœurs ambitieux ne s’attendrissent pas, » et J.-B. Say dit que « l’ambition, comme la colère, conseille toujours mal. » Massillon nous enseigne que « l’ambition, ce désir insatiable de s’élever au-dessus et sur les ruines mêmes des autres, cette passion qui ose tout et à laquelle rien ne coûte, rend malheureux celui qui en est possédé. » Suivant La Bruyère, « un ambitieux ne voulant de bien qu’à lui seul tâche de persuader qu’il en veut à tous, afin que tous lui en fassent. » Le même moraliste a dit avec raison : « L’esclave n’a qu’un maître, l’ambitieux en a autant qu’il y a de gens utiles à sa fortune. »

Les Romains avaient élevé un temple à l’Ambition, et ils le lui devaient bien : ils la représentaient avec des ailes et les pieds nus.