Amble

Amble. La plupart des quadrupèdes marchent en faisant succéder au mouvement du pied de devant le mouvement du pied de derrière du côté opposé. L’ours et la girafe, seuls peut-être, emploient un autre mode de progression : ils meuvent d’abord les deux jambes du même côté, puis les deux autres, et ainsi de suite alternativement. C’est cette méthode de locomotion que nous appelons amble, du mot ambulare, que les Latins employaient dans le même sens.

Les jeunes poulains emploient d’abord cette allure ; mais ils l’abandonnent, dès qu’ils sont assez forts pour trotter, et ne la reprennent plus que quand la vieillesse et le travail les ont rendus faibles de nouveau. Cependant quelques chevaux, en vertu d’une disposition naturelle qui parait se perpétuer dans certaines races, continuent d’aller l’amble. Cette démarche est presque aussi rapide que le trot, et elle n’en a pas les inconvénients ; elle est douce, sans saccades, et ne fait sentir d’autre mouvement au cavalier qu’un balancement peu sensible, le quadrupède étant obligé, au moment où ses deux pieds du même côté sont en l’air, de se pencher du côté opposé, afin de ne pas perdre son équilibre. Aussi l’amble a-t-il été très recherché autrefois pour les femmes, et pour toutes les personnes qui, en raison de leur âge ou de leur profession, ne pouvaient être familiarisées avec les difficultés de l’équitation. Au moyen âge, une grande partie des coursiers marchaient l’amble, et les haquenées, les palefrois qui portaient les châtelaines et les prélats, ôtaient des chevaux qui possédaient naturellement cette allure ou qu’on y avait habitués artificiellement ; car on arrivait à ce but, en les soumettant jeunes à un système prolongé d’entraves.

Aujourd’hui l’amble est banni des manèges, où l’on ne veut que le pas, le trot et le galop. Il est regardé par tous les écuyers comme une allure vicieuse, qui lasse bien vite les épaules du cheval par le transport alternatif du poids total du corps sur les membres d’un même côté, et principalement sur le membre antérieur, puisque l’animal, pour marcher, est sans cesse obligé de se pencher en avant.

Les chevaux ruinés, qui sont incapables de trotter ou de galoper franchement, mêlent fréquemment l’amble au trot ou au galop. Leur allure se nomme entrepas ou traquenard dans le premier cas, et aubin dans le second.