Amiante

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Amiante. Une des productions les plus singulières du règne minéral est sans contredit l’amiante ou asbeste, substance qui doit son nom à sa propriété d’être inaltérable, même au feu, et de pouvoir former des mèches de lampes perpétuelles, inextinguibles. Formé, en effet, de silice, de magnésie, d’un peu d’alumine et de chaux, c’est-à-dire des éléments des pierres les plus dures et les plus réfractaires, l’amiante est infusible au plus haut degré, tandis que l’arrangement de ses molécules est tel, qu’on le prendrait pour un composé de fibres végétales. Aussi sa texture fibreuse, son éclat souvent soyeux, la facilité avec laquelle on en sépare les filaments extrêmement déliés, flexibles et élastiques, peuvent le faire comparer au lin ou à la soie ; ce qui l’a fait même appeler lin incombustible.

Il n’est donc pas surprenant qu’à diverses époques on ait cherché à tirer parti de ce fossile, et qu’on se soit occupé de le filer, d’eu faire des étoffes et même du papier à l’épreuve du feu. Les anciens paraissent avoir bien connu la manière de le travailler et d’en obtenir des tissus qui étaient tels, dit-on, que le feu n’en altérait pas la souplesse.

Dans nos temps modernes, quelques personnes industrieuses se sont occupées de filer l’amiante, et sont parvenues à le réduire en étoffes, mais à l’aide d’un expédient qui consistait à mêler au fil minéral un peu de coton ou de lin ; sans quoi il n’eût pas eu assez de force pour être tissé. On jetait la toile au feu, et on en relirait un tissu d’asbeste pur. On aurait pu se dispenser d’avoir recours à cette préparation, si l’on avait connu et employé l’espèce d’amiante la plus convenable pour cet objet.

La variété nommée par les naturalistes asbeste flexible, est la plus propre à former des tissus ; et elle est d’autant plus facile à filer, que ses fibres sont plus flexibles et plus longues.

C’est avec un amiante de cette qualité que madame Perpenti, en Italie, est parvenue, il y a une douzaine d’années, à fabriquer des toiles, du papier, et même de la dentelle. Un ouvrage imprimé en entier sur du papier fabriqué par cette dame a été présenté et déposé à l’institut de France par M. Huzard.