Amphibiens
- Histoire naturelle
- E. Desmamest
- Encyclopédie moderne
Amphibiens. On donne généralement ce nom, d’après M. de Blainville, à une classe d’animaux vertébrés, qui étaient anciennement confondus avec celle des reptiles. Les animaux qui entrent dans cette division, sont désignés par quelques auteurs sous les noms de batraciens urodèles et anoures, et de cécilies.
Le corps des amphibiens varie beaucoup de forme : il est très court ou déprimé, d’autres fois lacertiforme et même serpentiforme, à queue entièrement nulle ou assez longue ; leur tête est peu ou point distincte du tronc, qui est pourvu de deux paires de membres, ou d’une seule paire, ou entièrement nullipède ; ils sont couverts d’une peau constamment nue et plus ou moins muqueuse ; ce qui leur a valu le nom de nudipellifères que M. de Blainville leur adonné.
L’organisation de ces animaux ne peut être comparée à celle des reptiles ; la nature de leurs os, le mode d’articulation des vertèbres, et surtout celle de la tête, qui est pourvue d’un double condyle, ne sont pas les mêmes: les appareils des sens offrent également des différences notables, entre autres, dans la structure de la peau, qui, bien que susceptible d’offrir dans l’épaisseur du derme des espèces de granulations, plus ou moins nombreuses, plus ou moins aplaties, ne présente jamais d’écailles ou de squames comme les reptiles, où elles sont le résultat d’un pincement de toutes les parties de la peau et de l’extension d’un véritable épiderme ; l’appareil de la génération n’est pas moins différent, n’étant jamais en connexion directe avec des appendices extérieurs ; le produit même de la génération est si particulier, dans les différents états qu’il poursuit avant de parvenir à l’âge adulte, que l’on a été obligé de dire qu’il subit des métamorphoses à peu près comme dans les insectes ; et, ce qu’il y a de remarquable, et qui se trouve dans quelques-uns de ceux-ci, c’est que l’animal, à l’un de ces degrés de développement, est pourvu de branchies, et, par conséquent, obligé de vivre dans l’eau, tandis que, dans son état adulte, il les perd pour demeurer complètement pulmoné, et est obligé alors de vivre dans l’air et de le respirer en nature : c’est même de cette particularité de vivre successivement dans l’eau et dans l’air que le nom d’amphibia a été tiré et donné à cette classe avec juste raison ; aucun des reptiles n’étant dans ce cas, cette dénomination ne pouvait leur être étendue. Enfin, les mœurs et les habitudes des animaux de cette catégorie sont aussi fort différentes de celles des reptiles, surtout quant au séjour, qui est constamment plus ou moins aquatique pour les amphibiens, tandis qu’il ne l’est qu’accidentellement pour les reptiles et même pour un petit nombre d’entre eux.
Les amphibiens sont placés dans la série zoologique entre les reptiles proprement dits et les poissons. Toutefois M. de Blainville met un groupe d’animaux fossiles, les ichthyosauriens, entre la classe des reptiles et celle des amphibiens.