Amphictyons
- Antiquité
- Gary
- Encyclopédie moderne
Amphictyons. On donnait ce nom aux députés d’abord de sept villes de la Grèce, et ensuite d’un plus grand nombre, qui se réunissaient deux fois l’année, au printemps et en automne, tantôt dans le temple d’Apollon, à Delphes, tantôt dans celui de Cérès, près des Thermopyles. Cette institution avait pour objet de maintenir l’union entre les peuples qui y étaient représentés, et d’assurer à chacun d’eux les moyens d’une résistance utile contre les barbares qui les entouraient et les menaçaient sans cesse de funestes irruptions.
Ces envoyés, délibérant sur les intérêts de leurs États respectifs, avaient le droit de décider ce qu’ils jugeaient avantageux aux Grecs, et d’en poursuivre l’exécution. Leurs décisions et les ordres qui en étaient la suite avaient un caractère sacré.
Est-ce Deucalion, ou Amphictyon, son fils, troisième roi d’Athènes, 1499 ans avant Jésus-Christ, qui fonda le conseil ou tribunal des amphictyons ? Cet établissement est-il dû a un autre Amphictyon, fils d’Hélénus, ou à Acrisius, roi d’Argos, en 1350 ? ou bien, enfin, est-ce à ce dernier qu’il faut attribuer le perfectionnement d’une pareille assemblée avec l’idée de la réunir deux fois l’an, quand l’institution primitive n’appelait ses membres qu’irrégulièrement et de temps à autre ? A travers les ténèbres historiques, il demeure plus probable que l’institution fut l’ouvrage du fils de Deucalion ; qu’Acrisius la perfectionna, en régularisant les époques de la réunion des députés au printemps et dans l’automne, et en y ralliant un plus grand nombre de peuples, de manière à faire de tous les Grecs une puissante confédération, non-seulement contre les barbares, mais encore contre les villes grecques qui troubleraient l’harmonie et la concorde de cette nouvelle famille.
Lorsque Philippe, roi de Macédoine, eut terminé la guerre sacrée contre les Phocéens, il fut admis dans le conseil des amphictyons, avec le droit de double suffrage dont jouissait le peuple vaincu.
Les Romains, devenus maîtres de la Grèce, conservèrent aux Grecs soumis cette assemblée utile à la politique du Capitole autant qu’au maintien de la paix dans leur nouvelle conquête. Après la bataille d’Actium, Auguste accorda à la ville de Nicopolis la faculté d’y envoyer des députés ; mais les délibérations n’y avaient déjà plus le caractère dont elles avaient si longtemps joui. Strabon, d’ailleurs, assure qu’encore de son temps les amphictyons avaient une existence à laquelle pourtant il survécut.