Anaphrodisie

  • Médecine
  • A. Le Pileur
  • Encyclopédie moderne

Anaphrodisie. Absence de désirs vénériens. Des causes essentiellement différentes peuvent amener l’anaphrodisie. Elle tient quelquefois à la constitution de l’individu, chez qui l’appareil génital est ou développé d’une manière incomplète, ou condamné à l’inactivité par une sorte d’hébétude organique. Peut-être faut-il rapporter à ce genre d’anaphrodisie la continence dans laquelle ont vécu certains hommes, Newton, par exemple ; car les travaux de l’esprit, quelque graves qu’ils soient, n’ont pas, en général, un effet semblable chez les individus bien constitués. Une cause plus commune d’anaphrodisie, c’est l’abus des plaisirs vénériens, à tout âge, mais surtout au début de la puberté. Dans l’Orient, où les rapports sexuels ont lieu avec excès, pour certains individus, à un âge où l’homme n’est encore qu’un enfant, l’anaphrodisie n’est pas rare à l’époque où tous les organes atteignent, dans l’état normal, le maximum de leurs forces.

Les alcooliques pris avec excès et quelques autres substances ont sur les organes génitaux une action spécifique, mais c’est probablement en agissant sur la masse nerveuse tout entière qu’ils les frappent d’impuissance.

Certaines maladies de la moelle épinière, certaines affections des voies urinaires déterminent l’anaphrodisie.

Le remède à cet état varie suivant la cause à laquelle on doit le rapporter, et ce remède facile, et d’une action presque certaine quand il consiste à rendre aux organes leur force par le repos ou la cessation d’excès, ne l’est plus quand une maladie organique ou un vice de constitution détermine l’anaphrodisie.

La matière médicale renferme quelques substances qui, sous le nom d’Aphrodisiaques, en sont le remède spécifique ; mais c’est seulement contre la faiblesse et l’épuisement, non contre la paralysie symptomatique, qu’on peut les employer.

L’anaphrodisie ne peut être constatée par le médecin légiste que dans le cas où l’examen lui permet de reconnaître un vice de conformation suffisant pour la déterminer.