Ancenis

Ancenis, Angenisium. Cette ville, située sur la Loire, à 38 kilomètres de Nantes et à 51 kilomètres d’Angers, est fort ancienne ; cependant elle ne commence à figurer dans l’histoire qu’à partir de la fin du dixième siècle. Guerech, comte de Nantes, étant allé, en 982, à la cour de l’empereur Lothaire, Aremburge, son épouse, fit, pendant son absence, construire le château d’Ancenis, pour protéger sa capitale contre les attaques des Angevins. Cinq ans après, Geoffroy Grise-Gonelle, comte d’Anjou, vint assiéger cette forteresse, et y fut tué. Plus tard, Henri II Plantagenet s’en rendit maître ; et elle resta au pouvoir des princes angevins jusqu’au règne de Philippe Auguste. Elle rentra alors dans le domaine des ducs de Bretagne. Louis IX,en guerre avec Pierre de Dreux , la prit en 1230 ; Louis XI s’en empara en 1468, et y signa, le 27 septembre de la même année, un traité avec le duc de Bretagne François II. Mais, la guerre ayant recommencé en 1472, Ancenis tomba de nouveau au pouvoir des Français. Enfin, lors de la ligue formée par les princes contre la régence d’Anne de Beaujeu, cette ville fut une des premières dont s’empara la Trémouille, qui la brûla et en détruisit les fortifications (1438) ; les habitants se retirèrent à Nantes.

Pendant la ligue, quoique Ancenis appartint alors au duc d’Elbœuf, qui avait manifesté l’intention de garder la neutralité entre les divers partis, les fortifications du château furent réparées, et le duc de Mercœur y entretint une garnison, tant que dura la guerre. Mais la destruction des remparts d’Ancenis fut une des clauses du traité de paix conclu en 1599, entre ce prince et Henri IV ; et cette clause fut immédiatement exécutée.

Durant les guerres de la Vendée, cette ville fut le théâtre de plusieurs combats entre les rebelles elles troupes de la Convention. Westermann y défit, le 15 décembre 1793, une nombreuse armée de Vendéens, qui tentèrent inutilement de passer la Loire sur des radeaux improvisés. Les insurgés ne se relevèrent pas de cet échec.

Ancenis avait le droit d’envoyer un député aux états de Bretagne, qui s’y sont tenus trois fois, en 1620, en 1630 et en 1720. C’est aujourd’hui l’un des chefs-lieux de sous-préfecture du département de la Loire-Inférieure ; on y compte 3,802 habitants.