Annonay
- Géographie
- Encyclopédie moderne
Annonay. Annoneum, Annoniacum. Ville de France dans le département de l’Ardèche (Vivarais), chef-lieu de canton, siège d’un tribunal de commerce, d’une chambre conseil des manufactures, d’une société de statistique. Population : 10,384 habitants.
Annonay tire, dit-on, son origine des magasins de blé qu’y avaient formés les Romains. Dans le seizième siècle, elle fut plusieurs fois prise, brûlée, saccagée par les protestants et par les catholiques. Mais l’industrie active et l’esprit inventif des habitants ont toujours promptement réparé les désastres. Cette ville avait autrefois titre de marquisat, et appartenait á la maison de Rohan-Soubise.
La position d’Annonay est agréable et pittoresque. La ville est assez bien bâtie, mais percée irrégulièrement. Il y a peu de constructions monumentales. Ses principaux édifices sont : l’église gothique de Trachi, construite au quatorzième siècle ; le monument en forme d’obélisque, élevé sur la place du collège aux frères Montgolfier ; le collège, fondé au dix-septième siècle ; l’hôtel de ville. Le premier pont de fil de fer qu’on ait vu en France, fut construit à Annonay par les frères Séguin.
Annonay est une ville éminemment industrielle. Elle possède, en grand nombre, des fabriques de draps, de couvertures de laine, de bonneterie, de gants, de cordes ; des filatures de soie et de coton, des blanchisseries de cire, des moulins à blé, des brasseries, des tanneries, des mégisseries renommées. Mais la branche la plus importante de son industrie est la fabrication de ces beaux papiers qu’elle envoie par tout le monde. La réputation des papeteries d’Annonay date de deux cents ans ; leurs produits atteignent annuellement une valeur de trois millions.
Annonay est la patrie du cardinal P. Bertrand, chancelier de Jeanne de Bourgogne ; de Boissy d’Anglas ; du général Abrial ; de Joseph et Étienne Montgolfier ; des littérateurs Ph. Codure, Ach. Gamon, et Ch. de Monchal, qui fut archevêque.