Antennes
- Histoire naturelle
- Bory de St-Vincent
- Encyclopédie moderne
Antennes, antennæ. Appendices articulés, mobiles, en général au nombre de deux, placés sur la tête des insectes et de certains crustacés, chez lesquels le vulgaire les nomme cornes. Ces prétendues cornes ont fourni d’excellents caractères pour établir des groupes et des genres dans les vastes classes d’animaux qu’elles servent à caractériser.
Quelques savants ont prétendu que les antennes étaient les organes de l’odorat ; d’autres, ceux de l’ouïe : l’opinion la plus accréditée est qu’elles sont consacrées au tact. Cependant nulle expérience concluante sur la généralité des animaux antennifères n’a fixé à cet égard l’incertitude des naturalistes scrupuleux. Il est des insectes chez lesquels leur suppression cause de singuliers phénomènes ; d’autres y paraissent à peine sensibles. Les uns les portent en avant comme pour discerner les objets, d’autres les tiennent couchées en arrière et paraissent en faire peu d’usage. Il est des ordres et des espèces où les antennes des mâles sont fort différentes de celles des femelles, et aident à discerner le sexe à la première vue. Leur forme varie à l’infini : il en est de très longues et de très courtes, d’aiguës et d’obtuses, qui sont terminées en scie, ou par un bouton, en massue, ou munies de feuillets mobiles comme les branches d’un éventail ; ces organes, enfin, n’apparaissent guère que dans l’état parfait de l’être qui en est doué, et n’existent pas dans les chenilles. On a cru les retrouver chez les annélides ; mais le nombre impair et la contractilité de ces parties présentent, dans ces animaux, peu de rapport avec celles qui portent le nom d’antennes chez les insectes.