Anthropomorphes

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Anthropomorphes. Tel est le nom sous lequel le grand Linné, qui le premier osa comprendre le genre humain dans une classification systématique du règne animal, groupa autour de nous les animaux qui paraissaient se rapprocher de l’homme par des conformités organiques. « Dans plusieurs de ses écrits, et surtout dans son discours sur les animaux communs aux deux continents, Buffon, dit un de nos collaborateurs, a critiqué durement, non-seulement l’emploi, mais encore le principe même des méthodes où de tels ordres se trouvent établis ; il a surtout tourné en ridicule le rapprochement fait par Linné de l’homme et du myrmécophage (que M. de Buffon appelait un lézard écailleux)… Avec un peu plus de connaissances anatomiques, cet écrivain aurait cependant vu combien il y avait de convenances d’organisation entre des êtres qu’il croyait être d’une nature disparate. »

Linné, dans la dixième édition de son Systema naturae, corrigea ses distributions précédentes ; les anthropomorphes furent, sous le nom de primates, réduits à l’homme, aux singes, aux lémuriens et aux chauves-souris, et leurs caractères communs furent quatre dents incisives avec deux crochets ou dents canines à chaque mâchoire, deux mamelles situées sur la poitrine, deux pieds au moins servant de mains. Ces mains s’allongent en ailes dans le dernier genre. (Voyez : Mammifères).

Il ne faut pas confondre les anthropomorphes avec les anthropoïdes ; ceux-ci, dont le nom signifie copies de l’homme, sont des oiseaux voisins des hérons et des grues, communément appelés oiseaux royaux, demoiselles de Numidie. Ces oiseaux ont été nommés anthropoïdes, à cause de la ressemblance que les Grecs crurent trouver entre leurs allures et celles qu’affectent les mimes et les bateleurs.