Antisthène
- Encyclopédie de famille
Antisthène, fondateur de la secte cynique, né à Athènes l’an 423 avant J.-C., reçut d’abord des leçons du sophiste Gorgias, et exerça la profession de rhéteur. Ayant entendu Socrate, il renonça à l’éloquence pour se livrer tout entier à l’étude de la philosophie. Il faisait consister la vertu dans les privations, dans tout ce qui nous met à l’abri des influences extérieures, dans le mépris des richesses, des dignités, de la volupté, et même de la science ; il voulut restreindre l’esprit et le corps au strict nécessaire. Il n’hesita pas à paraître en public la besace sur le dos et un bâton à la main, comme un mendiant. Platon sut très bien démêler les motifs de cette humilité apparente : « Je vois, lui disait-il, ta vanité à travers les trous de ton manteau. » Antisthène eut beaucoup d’imitateurs ; le plus fameux de ses disciples fut Diogène. Si celui-ci l’emporta sur son maître par la vivacité de son esprit, par la vcausticité originale de ses saillies, Antisthène montra plus de dignité dans sa conduite. Le premier, il osa poursuivre les accusateurs de Socrate. il était d’un commerce agréable ; Xénophon en fait l’éloge dans le Banquet. Les apophtegmes d’Antisthène sont connus ; nous citerons ceuxci : « Rien n’est beau que la vertu ; rien n’est laid que le vice. Les envieux sont consumés par leur caractère, comme le fer est rongé par la rouille. Une société de frères unis est lit meilleure des forteresses. Il faut principalement se munir de biens qu’on puisse toujours dans un naufrage sauver avec soi. » Il avait composé un grand nombre d’ouvrages, dont on ne trouve plus vestige. On ignore l’époque de sa mort. Comme il souffrait beaucoup dans sa dernière maladie, il s’écriait : « Qui me délivrera de mes maux ? — Ce fer, » lui répondit Diogène en lui présentant un poignard. « C’est de mes maux et non de ma vie, que je voudrais me délivrer, » repartit Antisthène.