Arc de triomphe
- Encyclopédie de famille
Arc de triomphe. Quand un général romain avait remporté un avantage considérable sur l’ennemi, il obtenait la permission d’entrer en triomphe dans la ville, suivi du butin et des prisonniers qu’il avait faits. On se contenta sans doute d’abord d’orner la porte par laquelle il devait entrer ; plus tard on construisit exprès des portes en bois, sur les côtés desquelles on représenta les actions glorieuses du triomphateur ; enfin on bâtit des portes ou arcs du triomphe durables, en y employant la pierre, le marbre, le bronze. Ces monuments sont d’invention romaine. Il est vrai de dire que les Chinois construisent aussi des espèces d’arcs de triomphe pour honorer la mémoire des personnes qui se sont fait remarquer par quelque belle action, n’importe dans quel genre. Les Romains, au contraire, n’ont élevé de ces sortes de monuments qu’à la gloire des gens de guerre, si on en excepte toutefois ceux d’Ancône et de Bénévent, construits tous deux en l’honneur de Trajan, l’un pour remercier cet empereur d’avoir amélioré le port, et l’autre parce qu’il prolongea la voie Appienne depuis Capoue jusqu’à Brindes.
En général les arcs de triomphe se composent d’un massif isolé, de figure rectangulaire, percé dans son milieu d’une arcade eu plein cintre, sous laquelle a dû passer le triomphateur ; deux autres arcades latérales et plus petites étaient destinées au passage du cortège ; cependant il est des arcs de triomphe qui n’ont qu’une seule arcade ; d’autres en ont sur les flancs. Les arcs de triomphe sont en général ornés de bas-reliefs représentant les actions du héros, et de colonnes engagées ou en saillie ; quelquefois l’attique qui règne au-dessus de l’entablement porte un quadrige en bronze (char attelé de quatre chevaux).
Les arcs de triomphe les plus remarquables de l’antiquité, et dont il existe encore des ruines fort intéressantes, sont : ceux de Constantin, de Septime Sévère, d’Orange, d’Ancône, etc., et à Palmyre, celui dont les restes terminent la vaste avenue de colonnes qui commence au monument de Jamblique.
L’arc de Constantin, construit avec les débris de celui de Trajan, était percé de trois arcades, une au milieu et deux plus petites vers les côtés ; il avait de hauteur, y compris celle de l’attique, 25 mètres, sur environ 21 mètres de largeur. Élevé à Rome, entre le mont Palatin et l’amphithéâtre Flavien, sur la voie Triomphale, cet arc fut dédié par le sénat et le peuple romain à Constantin le Grand, principalement en l’honneur de la victoire qu’il remporta sur Maxence. II a été restauré par Clément XII.
L’arc de Septime Sévère, remarquable par la profusion de ses ornements et l’excellence des bas-reliefs sculptés sur ses faces, portait un quadrige sur son attique. Cet arc avait les mêmes proportions à peu près que celui de Constantin. Entièrement construit en marbre pentélique, il fut élevé vers l’an 203 de l’ère chrétienne, en l’honneur de S’eptime Sévère, d’Antonin, de Caracalla et de Géta, ses fils, pour les victoires remportées sur les Parthes et autres nations barbares de l’Orient.
L’arc d’Orange, près la ville de ce nom [en Provence, est percé de trois arcades, deux petites vers les côtés, et une plus grande au milieu. On a dit que ce monument, d’origine romaine, avait été érigé en mémoire des victoires que Marius remporta sur les Cimbres et les Teutons. Mais cette supposition ne se trouve corroborée par aucune inscription, et elle n’explique pas la présence des attributs nautiques qui décorent l’édifice. L’imperfection de la sculpture, la superfluité et le style des ornements tendent à faire croire que cet édifice appartient à la décadence de l’art. On le consolida sous la Restauration, mais sans rétablir les sculptures.