Arianisme
- Histoire religieuse
- Charles Cassou
- Encyclopédie moderne
Arianisme. C’est une idée assez généralement reçue maintenant que les philosophes grecs, convertis dès le deuxième siècle à la religion naissante du Christ, prêtèrent à cette religion l’habileté de leur dialectique et de leur esprit généralisateur pour l’aider à formuler ses dogmes et à faire sortir un système métaphysique des récits évangéliques. Mais aussi (cela ne pouvait pas manquer d’arriver), en revêtant le costume du christianisme, la phiolosophie païenne le dilacéra souvent en lambeaux ; empruntant à l’idée chrétienne une nouvelle force sans renoncer à son indépendance, elle introduisit au sein du christianisme, sur la nature du christ, les nombreuses théorie métaphysiques qui avaient divisé les disciples de Platon touchant la nature du Verbe ou du logos. Le concours offert par cette alliée ne fut donc pas sans périls, et le vaisseau de cette religion divine sembla plusieurs fois s’abîmer sous le flot grondant des hérésies. Quant aux services rendus par la philosophie au christianisme, le moyen âge, qui ne voyait pas loin, enveloppé qu’il était par les vapeurs épaisses au milieu desquelles il se débattait, le moyen âge, disons-nous, les nia. Mais la théologie moderne a compris que les idées ont besoin de germe, comme les plantes, pour s’épanouir ; que Dieu même descendant sur la terre ne peut développer en nous que ce dont il nous a donné une vague conception, et qu’il ne peut se révéler que par les moyens intelligibles à la condition humaine ; elle a donc cherché la trace de la religion de Jésus dans les philosophies antérieures à lui, un christianisme pour ainsi dire avant le christianisme.