Armées prodigieuses

  • Dictionnaire infernal

Armées prodigieuses. Au siège de Jérusalem par Titus, et dans plusieurs autres circonstances, on vit dans les airs des armées ou des troupes de fantômes, phénomènes non encore expliqués, et qui jamais ne présagèrent rien de bon.

Plutarque raconte, dans la Vie de Thémistocle, que pendant la bataille de Salamine on vit en l’air des armées prodigieuses et des figures d’hommes qui, de l’île d’Égine, tendaient les mains au-devant des galères grecques. On publia que c’étaient les Eacides, qu’on avait invoqués avant la bataille.

Quelquefois, aussi on a rencontré des troupes de revenants et de démons allant par bataillons et par bandes. (Voyez : Retz).

En 1123, dans le comté de Worms, on vit pendant plusieurs jours une multitude de gens armés, à pied et à cheval, allant et venant avec grand bruit, et qui se rendaient tous les soirs, vers l’heure de none, à une montagne qui paraissait le lieu de leur réunion. Plusieurs personnes du voisinage s’approchèrent de ces gens armés, en les conjurant, au nom de Dieu, de leur déclarer ce que signifiait cette troupe innombrable et quel était leur projet ; Un des soldats ou fantômes répondit : Nous ne sommes pas ce que vous vous imaginez, ni de vrais fantômes ni de vrais soldats. Nous sommes les âmes de ceux qui ont été tués en cet endroit dans la dernière bataille. Les armes et les chevaux que vous voyez sont les instruments de notre supplice, comme ils l’ont été de nos péchés. Nous sommes tout en feu, quoique vous n’aperceviez en nous rien qui paraisse enflammé. On dit qu’on remarqua en leur compagnie le comte Enrico et plusieurs autres seigneurs tués depuis peu d’années, qui déclarèrent qu’on pouvait les soulager par des aumônes et des prières[1]. (Voyez : Apparitions, Phénomènes, Visions, Aurore boréale, etc.).

1.

Chronique d’Ursperg..