Auxonne

  • Dictionnaire infernal

Auxonne. On trouve dans le onzième tome des Causes célèbres l’histoire d’une possession qui eut lieu à Auxonne, au milieu du dix-septième siècle ; et l’attestation des faits a été signée par l’archevêque de Toulouse, l’évêque de Rennes, l’évêque de Rodez, l’évêque de Châlons-sur-Saône et par F. Morel, N. Cornet, Ph. Leroy, N. Grandin, tous docteurs de Sorbonne. Dix-huit femmes, les unes religieuses, les autres du monde, se sont trouvées possédées, comme le reconnaissent les vénérables signataires de l’acte que nous citons, lequel porte la daté du 20 janvier 1652. La possession avait duré dix ans, avec des phases diverses. Toutes ces filles étaient pieuses et de mœurs pures. C’était donc une série d’épreuves. On nomme dans la déclaration authentique des faits Anne l’Écossaise, appelée sœur de la Purification ; Denise Parisot, servante du lieutenant général d’Auxonne ; la sœur M. Janini ; la sœur Humberte de Saint-François ; la sœur Marguerite de l’Enfant Jésus ; la sœur L. Arivey. Elles étaient agitées de convulsions lorsqu’il leur fallait se confesser ; elles frémissaient à la vue du Saint-Sacrement ; elles proféraient des blasphèmes ; elles se sentaient enlevées, courbées en deux ; elles se frappaient le crâne aux piliers de l’église sans en rien souffrir. Elles étaient insensibles aux piqûres, aux brûlures. Lorsque les exorcismes eurent obtenu leur délivrance, l’une d’elles vomit un gros crapaud ; Anne l’Écossaise vomit un morceau de drap enveloppé d’un cercle de cuir ; une autre rejeta un rouleau de taffetas sur lequel étaient des caractères. L’évêque de Châlons-sur-Saône ayant ordonné au démon qui possédait Denise de sortir par une vitre qu’il lui désigna, la vitre se brisa aussitôt. Il se fit ainsi de ces choses qui sont au-dessus des forces humaines et qui ne peuvent être qu’œuvres de démons. — Personne, jusqu’ici, n’a contesté ces récits que nous ne donnons qu’en sommaire.