Bocal

  • Dictionnaire infernal

Bocal, sorcier qui fut arrêté à vingt-sept ans dans le pays de Labourd, sous Henri IV, comme convaincu d’avoir été vu au sabbat, vêtu en prêtre et servant de diacre ou de sous-diacre, les nuits des trois jours qui précédèrent sa première messe dans l’église de Sibour ou Siboro (car ce malheureux était prêtre) ; et, comme on lui demandait pourquoi il disait plutôt la messe au sabbat qu’à l’église, il répondit que c’était pour s’essayer et voir s’il ferait bien les cérémonies. Sur la déposition de soixante-dix témoins, qui déclaraient l’avoir vu au sabbat chantant la messe du diable, il fut condamné à mort après avoir été dégradé. Lorsqu’il allait être exécuté (il n’avait que vingt-sept ans), il était tellement tendu à rendre son âme au diable auquel il l’avait promise, que jamais il ne sut dire ses prières au confesseur qui l’en pressait. Les témoins ont déclaré que la mère, les sœurs et tous les membres de la famille Bocal étaient sorciers, et que quand il tenait le bassin des offrandes, au sabbat, il avait donné l’argent desdites offrandes à sa mère, en récompense, sans doute, de ce qu’elle l’avait dès sa naissance voué au diable, comme font la plupart des autres mères sorcières[1]. Migaléna, mère de ce malheureux, âgée de soixante et un ans, fut exécutée avec lui.

1.

Delancre, Tableau de l’inconst. des démons, etc., liv. VI, p. 420.