Boëce
- Dictionnaire infernal
Boëce, l’un des plus illustres Romains du sixième siècle, auteur des Consolations de la philosophie. Il s’amusait, dans ses moments de loisir, à faire des instruments de mathématiques, dont il envoya plusieurs pièces au roi Clotaire. Il avait construit des cadrans pour tous les aspects du soleil, et des clepsydres qui, quoique sans roues, sans poids et sans ressorts, marquaient aussi le cours du soleil, de la lune et des astres, au moyen d’une certaine quantité d’eau renfermée dans une boule d’étain qui tournait sans cesse, entraînée, dit-on, par sa propre pesanteur. C’était donc le mouvement perpétuel. Théodoric avait fait présent d’une de ces clepsydres à Gondebaud, roi des Bourguignons. Ces peuples s’imaginèrent que quelque divinité, renfermée dans cette machine, lui imprimait le mouvement : c’est là sans doute l’origine de l’erreur où sont tombés ceux qui l’ont accusé de magie. Ils en donnent pour preuves ses automates ; car on assure qu’il avait fait des taureaux qui mugissaient, des oiseaux qui criaient et des serpents qui sifflaient. Mais Delrio dit[1] que ce n’est là que de la magie naturelle, c’est-à-dire de la mécanique.