Cathédrale

Cathédrale. Du latin cathedra, chaire ; église cathédrale, église où est la chaire de l’évêque.

Dans la primitive Église, lorsque les prêtres se réunissaient en assemblée solennelle, chacun avait sa chaire, et celle de l’évêque, comme signe d’honneur, était plus élevée que les autres. De là le nom que l’on conserve encore aujourd’hui de chaire épiscopale, pour désigner la dignité de l’évêque. La cathédrale est donc l’église principale d’un diocèse, l’église où se trouve la chaire on le siège distinct de l’évêque. Malgré cette signification claire, il serait difficile de préciser ce qui sépare la cathédrale de la basilique. Cependant le mot de basilique s’emploie plus ordinairement pour désigner un temple de style roman, tandis que, par cathédrale, on comprend un temple de style gothique. Il n’y a guère eu de cathédrales construiles avant le dixième siècle, bien que quelques grands temples existassent déjà. Certains auteurs espagnols font remonter l’antiquité de leurs églises jusques aux apôtres ; mais nous ne pouvons ajouter foi à cette assertion. L’empereur Constantin, en 318, fit élever à grands frais la basilique de Saint-Pierre à Rome ; il voulut que la forme de la croix servit de type à l’architecture de ce monument, pour consacrer, dit-on, le souvenir de l’apparition merveilleuse qui avait été le signal de sa victoire contre Maxence. Lorsque le siège de l’empire fut transporté à Constantinople, l’empereur y fit construire un temple magnifique sous l’invocation de sainte Sophie. Mais, après bien des vicissitudes, Arcadius et Théodose le Jeune le relevèrent de ses ruines ; puis Justinien le développa enfin, sur un plan tout nouveau, et en célébra la dédicace en 537.

Dans l’occident de l’Europe, le génie de l’architecture se développait rapidement, et les évêques eux-mêmes présidaient à son essor. Les moines travaillaient sans relâche et tournaient à leur profit ce mouvement des sciences et des arts. Ce fut alors que saint Germain, évêque de Paris, traça les dessins de l’église que Childebert fit élever en l’honneur de saint Vincent ; elle fut placée plus tard sous l’invocation de saint Germain. Cet évêque alla ensuite à Angers,où il bâtit l’église Saint-Maurice. En Auvergne, saint Avit construisit plusieurs églises, et cet exemple fut suivi par Ferréol, évêque de Limoges ; par saint Dalmatien, évêque de Rodez ; par saint Agricole, évêque de Châlons.