Cauchemar
- Médecine
- Encyclopédie moderne
Cauchemar. On donne le nom de cauchemar à une sorte de délire qui ne survient que durant le sommeil, et pendant lequel le malade, en proie à une forme particulière de songe, éprouve un sentiment plus ou moins pénible d’oppression, de suffocation, mêlé d’anxiété, de frayeur, avec gêne dans les mouvements, avec impossibilité d’articuler les sons, avec efforts pour crier, jusqu’à ce qu’un réveil en sursaut lui rende la liberté de ses fonctions et de son intelligence.
Hippocrate avait observé le cauchemar, et il le mentionne dans ses écrits : « Il y en a, dit-il, qui, dans le sommeil, crient et gémissent ; certains qui se sentent étouffés ; quelques-uns qui sautent du lit, qui marchent et sont hors de leur raison, jusqu’à ce que, après s’être réveillés, ils se trouvent aussi sains qu’auparavant et jouissent parfaitement de toutes leurs facultés ; on remarque seulement qu’ils sont pâles et faibles…» Cœlius Aurélianus, Galien, ont également décrit cette affection qui, dans les livres des anciens, se trouve désignée sous le nom de incubus, oppressio nocturna, ludibria Fauni, etc., etc.
Chez les modernes, les observations, et par suite les théories, se sont multipliées, sans qu’on soit arrivé à aucune explication bien satisfaisante. Il paraît toutefois que la cause du cauchemar réside dans le cerveau,qui n’est susceptible que d’un sommeil peu tranquille, et qui est souvent troublé par de l’agitation et des réveils en sursaut, surexcité qu’il est, soit par des affections morales pénibles, des travaux excessifs de l’esprit, des sensations vives, soit par un état de plénitude de l’estomac, ou par quelques maladies, surtout par celles que l’on nomme nerveuses.