Ère actiaque

  • Antiquité
  • Eloi Jouannau
  • Encyclopédie moderne

Actiaque (Ère). Cette ère tire son origine et son nom de la bataille d’Actium, qui rendit Auguste maître de l’Égypte et de tout l’empire romain. Elle commença chez les Romains avec la seizième année de l’ère julienne, c’est-à-dire au premier janvier de l’an 724 de Rome. En Égypte, où elle fut adoptée la même année et se maintint jusqu’au règne de Dioclétien, elle commença avec le mois thoth, ou le 29 août, et le 1er septembre chez les Grecs d’Antioche, qui la nommaient aussi l’ère d’Antioche. Ce fut à l’époque de la bataille d’Actium que les Égyptiens travaillèrent à la réformation de leur calendrier, sur le modèle de la correction julienne.

On donnait le surnom d’Actiaque (actiacus, actius ou acteus) à Apollon, parce qu’il était honoré d’un culte particulier sur le promontoire d’Actium. Ce dieu paraît sur les médailles d’Auguste avec un habillement de femme et une lyre à ta main. Auguste lui bâtit un nouveau temple, et renouvela les jeux actiaques en son honneur, après la victoire navale qu’il remporta sur Marc-Antoine près d’Actium, parce qu’il crut en être redevable à ce dieu, qu’il honora toujours depuis plus que tous les autres dieux ; ce qui explique pourquoi il est souvent désigné sous le nom d’Apollon dans Virgile et dans Horace, et représenté sous les attributs de cette divinité sur les monuments. On célébrait dans l’origine les jeux et fêtes actiaques tous les trois ans ; ils devinrent ensuite quinquennaux, à l’instar des jeux olympiques. Il y avait des combats d’athlètes, des courses de chevaux, des combats sur la mer, et des danses. On y tuait un bœuf ; ce qui me paraît fournir l’origine de la cérémonie du Bucentaure, conservée chez les Vénitiens jusqu’à nos jours. Ce bœuf était ensuite abandonné aux mouches, qui s’envolaient et ne revenaient plus, après s’être abreuvées de son sang.