Fumée
- Technologie
- H. Dézé
- Encyclopédie moderne
Fumée. Cet article n’est qu’un appendice à un sujet traité précédemment dans ce dictionnaire. (Voyez : Chaufage).
Ayant examiné ailleurs les divers appareils de chauffage, et spécialement ceux qu’on emploie dans les habitations particulières, nous ne voulons ici qu’ajouter quelques mots pour compléter ce que nous avons dit sur le plus usité de ces appareils.
Il s’agit des cheminées d’appartement. Le combustible qui les alimente est, comme on sait, le bois ou la houille : on le brûle dans un foyer ouvert, et les produits de la combustion s’échappent par un long tuyau qui est la cheminée proprement dite.
Le bois et la bouille brûlent avec flamme, et cette flamme est toujours accompagnée d’une certaine quantité de fumée. On s’explique aisément ces phénomènes qui caractérisent cette combustion en se rappelant la composition chimique du bois et de la houille. Ces matières contiennent, en effet, du carbone, de l’oxygène et de l’hydrogène, c’est-à-dire des éléments qui donnent naissance, par l’action de la chaleur, à des principes volatils. En ce qui concerne le bois, par exemple, nous avons vu la distillation transformer les corps élémentaires qui se constituent en divers produits volatils, tels que vapeur d’eau, carbure d’hydroyène, acide acétique, etc., d’une part, de l’autre, en un résidu de charbon. C’est le cas où la chaleur agit seule, sans le concours de l’oxygène. Si, au contraire, l’oxygène atmosphérique prend part au phénomène, on observe une combustion et non plus une distillation : alors les circonstances peuvent être telles qu’il y ait oxydation parfaite des éléments du bois, en d’autres termes, que le charbon soit transformé intégralement en acide carbonique et l’hydrogène en eau. Telle qu’elle s’effectue dans nos foyers ordinaires, la combustion du bois n’est point parfaite : elle est toujours accompagnée d’une distillation véritable due au défaut d’oxygène. Aussi, donne-t-elle lieu tout à la fois à des produits brûlés et à des produits combustibles ; ceux-ci étant le résultat de la distillation, les autres, comme leur nom l’indique, provenant de la combustion, de là naissent et la flamme et la fumée qui apparaissent quand on brûle du bois. Qu’est-ce en effet que le phénomène de la flamme ? C’est la combustion par l’oxygène de l’air de ces parties volatiles que la distillation a produites ; c’est l’oxydation de ces gaz carbures, émanés du bois sous l’action de la chaleur. Tant que la température de ces vapeurs combustibles est assez élevé et il y a, au contact de l’oxygène atmosphérique, combinaison et combustion, il y a flamme ; si leur température, au contraire, s’abaisse au-dessous d’une certaine limite, ils se mêlent à l’air sans brûler, et constituent, avec la vapeur d’eau et les produits de la combustion, ce qu’on appelle la fumée. Ce que nous venons de dire du bois s’applique à la houille : c’est aussi parce qu’elle contient, outre le carbone, les mêmes éléments volatils, hydrogène et oxygène, c’est parce qu’elle n’éprouve aussi dans nos foyers qu’une combustion imparfaite, que la houille, en brûlant, donne de la fumée.