Georges d’Amboise

  • Encyclopédie de famille

Amboise (Georges d’), cardinal, premier ministre de Louis XII, naquit en 1460 au château de Chaumont-sur-Loire. Destiné à l’Église il obtint dès l’âge de quatorze ans le titre d’évêque de Montauban. Introduit à la cour, il devint aumônier du roi Louis XI, et se lia de bonne heure avec le duc d’Orléans. À la mort de Louis XI, le duc d’Orléans et Anne de Beaujeu se disputèrent la régence. Un complot dont d’Amboise était l’âme et qui avait pour but d’enlever Charles VIII à l’influence de la dame de Beaujeu, ayant été découvert, d’Amboise fut arrêté et resta plus de deux ans en prison. Il revint en grâce lorsque le duc d’Orléans eut réussi à faire conclure le mariage du roi avec l’héritière de Bretagne, et fut nommé d’abord archevêque de Narbonne, puis archevêque de Rouen peu de temps après que le duc d’Orléans eut obtenu le gouvernement de Normandie. Ce prince le fit nommer lieutenant général de cette province, et se reposa sur lui des soins de son gouvernement. Lors de l’expédition de Charles VIII en Italie, d’Amboise suivit le duc d’Orléans au delà des monts. Devenu roi, Louis XII n’eut rien de plus pressé que de nommer d’Amboise son premier ministre. Celui-ci apporta dans l’administration générale du royaume les bonnes intentions et les vues éclairées dont il avait fait preuve dans le gouvernement d’une province. Il diminua les dépenses et les impôts, et s’attacha à opérer d’utiles réformes judiciaires. Il fit casser en cour de Rome le mariage de Louis XII avec Jeanne de France, troisième fille de Louis XI, et Louis XII put épouser la veuve de Charles VIII, Anne de Bretagne. À cette occasion d’Amboise reçut le chapeau de cardinal.

Louis XII ayant repris l’exécution de ses projets en Italie, s’y fit accompagner par son ministre, à qui le pape donna le titre de légat. Le Milanais conquis, d’Amboise fut chargé de l’organiser. Par son conseil, le roi fonda à Milan des chaires de théologie, de droit et de médecine, auxquelles furent appelés des professeurs en renom ; il fit plus tard confier le gouvernement du Milanais à Trivulce. D’Amboise n’eut pas plus tôt repassé les Alpes, qu’une insurrection éclata à Milan ; il lui fallut retourner sur ses pas et châtier les rebelles. Le pays pacifié, il revint en France, où il fut pour les courtisans tour à tour un objet d’adulation, de haine et de jalousie. On a reproché au cardinal le traité de Blois (1503), par lequel le roi donnait sa fille au prince qui fut depuis Charles-Quint. Mais ce traité était bien plus l’œuvre d’Anne de Bretagne, à laquelle le roi ne savait rien refuser. D’ailleurs, le cardinal parvint à le rompre, après avoir assuré la succession au duc de Valois, François. D’Amboise eut l’ambition de devenir pape, et il aurait été élu à la mort d’Alexandre VI, s’il eût été moins crédule. L’armée française se trouvait aux portes de Rome : les cardinaux italiens lui persuadèrent d’éloigner ces troupes, pour que son élection parût plus libre. Il céda à ce conseil, et le cardinal de La Rovère fit élire Pie III, qui mourut au bout de vingt-sept jours. Après quoi La Rovère fut élu lui-même, sous le nom de Jules II. Au commencement de 1504, la famine et les épidémies ravagèrent la France. Les mesures prises par d’Amboise pour faire venir des grains de l’étranger, empêchèrent de trop ressentir la disette. D’Amboise mourut à Lyon, le 25 mai 1510, à son retour d’Italie, où les Génois révoltés venaient d’étre châtiés. D’Amboise fut un sage administrateur et un habile politique. Il laissa un héritage évalué à plus de onze millions. Ses ennemis l’accusaient d’avarice et de cupidité. Quoi qu’il en soit, il mérita de partager avec Louis XII le beau surnom de père du peuple.