Hatha Yoga
- Glossaire raisonné de la divination
Hatha Yoga. Ce terme sanskrit sert à désigner non seulement Union de Dieu et de l’homme, mais aussi l’art de respirer, avec l’intention de diriger sa respiration de façon à agir sur telle ou telle autre partie du corps, pour obtenir divers résultats au point de vue psychique et au point de vue physiologique. — Nos physiologistes modernes ignorent les très grands résultats que peut obtenir l’homme, par l’art de respirer ; ils ne considèrent la respiration que comme un simple mode d’oxygéner notre sang, or la respiration peut jouer un rôle beaucoup plus considérable. Les Égyptiens avaient écrit plusieurs traités de l’art de respirer, malheureusement, il ne nous reste qu’une partie d’un Livre des Respirations.
Il existe de nombreux Traités de yogas en sanskrits en allemand et dans d’autres langues, et un seul en français[1].
De leur côté, les Hindous nous apprennent que la respiration aspire la vie (jiva ou prana) et la distribue dans tous les membres du corps. — Le corps fluide ou double aithérique (Susksma-Sharira) est composée d’une matière subtile organisée et pourvue comme le corps physique d’un système circulatoire, sur lequel l’homme initié peut agir d’une façon très énergique pour obtenir des effets divers, mais ceci n’est pas sans danger.
À propos de ces dangers, voici ce que nous lisons dans le Markanday-Purana :
« Je vais maintenant décrire les dangers qui suivent la pratique imprudente de la Hatha-Yoka. Le yoghi ignorant est atteint de surdité, d’incapacité de penser, de perte de mémoire, de mutisme, de cécité et de lièvres pernicieuses. — Le yoghi devrait prendre du yavagu chaud (gruau aigri fait avec du riz) contenant une suffisante quantité de beurre fondu et devrait pratiquer le Dharana (la méditation ou concentration profonde de pensée). Pour guérir les affections respiratoires, il devrait retenir l’air dans les bras et la poitrine (respirer du haut des poumons) et ensuite lancer l’air à l’endroit, où le souffle se trouve arrêté. — S’il est atteint de tremblement, il devrait penser fortement en respirant à une haute montagne. S’il est sourd et muet, il devrait concentrer sa pensée sur le sens de l’ouïe et sur sa glotte ; s’il est grandement altéré, il devrait s’imaginer qu’un fruit savoureux et plein de jus est placé sur sa langue, etc., etc.
On voit ici que la suggestion, l’autosuggestion même est appliquée dans toute sa rigueur ; et l’auteur sanskrit ajoute qu’on peut faire usage de Dharana concurremment avec le souffle pour guérir diverses affections et en concentrant sa pensée sur Akasa, Prithivi, Vayu, Apas et Agni, toutes les maladies causées par les Élémentals sont guéries. Le yoghi peut même détruire l’élémental qui l’obséderait en méditant sur vayu et agni. Tout ce qui précède pourra paraître bien étrange au lecteur, mais ce que nous pouvons lui affirmer, c’est que par la respiration, l’homme peut opérer sur soi de vrais miracles. — Cf. Le Livre des Respirations, Paris, Chamuel.