Îles des Amis

Amis (Îles des). Groupe de cent cinquante îles de la Polynésie, dans l’océan Pacifique méridional, près du tropique du Capricorne. La plupart de ces îles sont basses ; les plus élevées sont a vingt-six mètres au-dessus du niveau de la mer. Les unes semblent le résultat d’éruptions volcaniques ; les autres paraissent avoir pour hase des bancs de corail dont les nombreux récifs rendent la navigation fort périlleuse. Le climat est agréable, mais on y est expose à de fréquents tremblements de terre. Le sol fertile produit l’arbre à soie, l’igname, le cocotier, le bananier, le mûrier a papier, le cotonnier, la canne à sucre. Des missionnaires y ont aussi transporté avec succès plusieurs de nos légumes d’Europe. Le porc et le chien sont les seuls quadrupèdes que l’on y rencontre. Mais les oiseaux, les poissons, les tortues y abondent.

Les plus considérables de ces îles sont Tongatabou, Ecoa, Namouka, Vavoa. Le Hollandais Tasman les découvrit en 1643. Le capitaine Cook les visita lors de son deuxième voyage en 1773, puis une seconde foison 1777, et leur donna le nom d’îles des Amis, à cause de l’accueil bienveillant qu’il y avait reçu. Les habitants appellent ce groupe Tonga. Au reste, d’après le rapport d’autres navigateurs, il parait que le capitaine anglais les a présentés sous des couleurs trop favorables. Le nombre de ces indigènes est évalué par quelques géographes à quatre-vingt-dix mille et porté par d’autres au double. Ils sont de taille moyenne et bien proportionnés, et ont le teint cuivré. Malgré la bonne opinion qu’ils ont inspirée au capitaine Cook, ils sont enclins au vol et à la fourberie, au moins à l’égard des étrangers ; ils sont soumis à une foule de pratiques superstitieuses qui les maintiennent dans l’abrutissement. Les femmes s’occupent de la confection des nattes ; les hommes sont laboureurs et pêcheurs, bâtissent les cabanes et construisent les canots. Les îles, dont une trentaine seulement sont habitées, ont une espèce de constitution féodale. La plupart sont soumises au roi de l’île Tongatabou, auquel les autres princes et les propriétaires doivent tribut et obéissance.