John Cockerill
- Encyclopédie de famille
Cockerill (John), grand industriel, était le plus jeune des trois fils d’un constructeur de machines de Haslington, dans le comté de Lancastre, et naquit le 3 août 1790. Son père, établi à Verviers, lui fit apprendre son état, et le mit plus tard avec son frère à la tête d’un atelier de construction de machines qu’il fonda à Liège. Les affaires de cette maison, dont il finit par avoir toute la direction, prirent une extension considérable. L’immense établissement de Séraing, près de Liège, dont la fondation remonte à l’année 1816, et qui absorba uu capital de plus de 16 millions de francs, resta toujours le centre commun des établissements, aussi nombreux que divers, que John Cockerill créa dans les localités les plus différentes. Il se composait d’un ensemble de mines de charbon, de fonderies de fer et d’ateliers pour la construction des machines, notamment des chaudières et des cylindres à vapeur, et de tout l’outillage nécessaire à diverses industries. En 1825, James Cockerill vendit au roi des Pays-Bas sa part dans la propriété des établissements de Séraing. John Cockerill créa une soixantaine de manufactures différentes en Belgique, en France, en Allemagne, notamment à Aix-la-Chapelle et à Stolberg, à Kotbus, etc. ; en Espagne, en Pologne et jusqu’à Surinam, où il possédait d’importantes plantations. C’étaient des houillères, des mines de fer, des fabriques de machines (à Liège, Val-Benoît, Verviers, Aix-la-Chapelle, Decazeville, Bezèche, Pétersbourg et Surinam), des filatures (à Liège, Namur, Spa, Aix-la-Chapelle et Saint-Denis), des fabriques de draps (à Kotbus et en Pologne), une verrerie, une manufacture de papier, etc. La révolution belge de 1830 compromit un instant cette prodigieuse prospérité ; mais John Cockerill ne tarda pas à triompher de ce premier échec. Il devint seul propriétaire de Séraing, et cette usine reprit bientôt son ancienne prospérité ; elle avait atteint son apogée en 1838, lorsque la suspension des payements de la banque de Belgique vint lui porter un coup terrible. Cockerill se mit en liquidation en 1839. Son bilan présentait un actif de 26 millions de francs, tandis que le passif ne s’élevait qu’à 18 millions ; cependant la réalisation ne produisit pas le chiffre énoncé à l’actif. L’infatigable John Cockerill partit quelque temps après pour la Russie, où l’appelait le gouvernement russe, à l’effet d’y fonder de nouveaux établissements ; mais il mourut à son arrivée à Varsovie, dans les premiers mois de 1840, et sa dépouille mortelle fut ramenée à Séraing.