L’Angeli

  • Le Roux de Lincy
  • Encyclopédie de famille

Angeli (L’) fut l’un des derniers fous de cour, emploi qu’il exerça durant le règne de Louis XIII et dans les premières annees du règne de Louis XIV. Il avait commencé par suivre, comme valet d’écurie, dans ses campagnes de Flandre, le prince de Condé, qui, l’ayant conduit à la cour, en fit don au roi, sur sa demande. Il ne tarda pas à y réussir, et le chansonnier Marigny disait à ce sujet : « De tous les fous qui ont accompagné M. le prince en Flandre, L’Angeli seul a fait fortune. » Suivant quelques auteurs, il aurait amassé une somme de 25,000 écus rien qu’avec les présents qu’il aurait eus en récompense de ses bons mots ; les traits satiriques qu’il savait lancer à propos firent sa réputation. Se trouvant un jour au dîner du roi avec le comte de Nogent, il dit à ce seigneur : « Couvrons-nous, cela ne tire pas à conséquence pour nous deux. » Ménage prétend que cette raillerie abrégea la vie du comte. Un jour que L’Angeli était dans une compagnie où il y avait déjà quelque temps qu’il faisait le fou, M. de Beautru vint à entrer ; sitôt que L’Angeli l’eut aperçu, il lui dit : « Vous venez bien à propos pour me seconder ; je me lassais d’être seul, » Boileau a contribué pour une grande part à illustrer le nom de ce personnage facétieux.