Les Andelys
- Géographie et histoire
- G.
- Encyclopédie moderne
Andelys (Les). Ville du département de l’Eure (Vexin Normand), chef-lieu de sous-préfecture, siège d’un tribunal de première instance.
On comprend sous le nom d’Andelys, au pluriel, deux villes qui ne sont séparées l’une de l’autre que par une chaussée d’un kilomètre. Celle qui passe pour la plus ancienne s’appelle simplement Andely, ou le Grand-Andely ; elle est située dans un vallon, sur le ruisseau de Gambord ; l’autre est sur la rive droite de la Seine et s’appelle le Petit-Andely. La première doit son origine à une abbaye de filles, fondée par Clotilde, femme de Clovis, en 511. Elle était entourée de fortifications, dont il reste encore une partie vers le nord- Louis le Gros s’en empara en 1119. Louis VII l’incendia en 1167. Philippe-Auguste la prit en 1202. Le Petit-Andely fut fondé par Richard Cœur-de-Lion.
De beaux souvenirs historiques se rattachent au nom des Andelys. Ils sont fournis surtout par la lutte entre Richard Cœur-de-Lion et Philippe-Auguste, dont cette partie de la Normandie fut un des principaux théâtres. Auprès du Petit-Andely, se voient les ruines imposantes du Château-Gaillard, construit en 1195, par Richard Cœur-de-Lion, pris par Philippe-Auguste en 1203 ; prison et tombeau de Marguerite de Bourgogne, en 1314 ; asile de David Bruce, roi d’Écosse, en 1334 ; prison de Charles le Mauvais, en 1356. En 1418, les Anglais s’en emparèrent ; les Français le reprirent en 1449. Henri IV le disputa aux ligueurs, et en ordonna la démolition ; Louis XIII acheva l’ouvrage de son père, en faisant raser le donjon, resté seul debout.
Les Andelys ont aujourd’hui 5,350 habitants. On y fait le commerce de grains, laine, bestiaux ; on exporte en outre les produits de plusieurs fabriques de draps fins, casimirs, ratines, bonneterie, toiles, pipes de terre, sabots. Il y a des filatures de laine et de coton. Les monuments les plus remarquables sont, au Grand Andely : l’église, admirable par la délicatesse de plusieurs de ses parties, et surtout par la beauté et la conservation de ses vitraux, qui datent du commencement de la renaissance ; au Petit-Andely, le magnifique pont suspendu d’une seule arche sur lequel on traverse la Seine, et l’hôpital, construit en 1784 par le duc de Penthièvre. Plusieurs maisons présentent en outre, tant au grand qu’an petit Andely, de curieux spécimens de l’architecture du moyen âge.
A un kilomètre de la ville se trouve une source d’eau minérale ferrugineuse froide.
Les Andelys ont vu naître les trouvères Henry et Robert de Bernonville, et Roger d’Andely ; le premier, un de ceux qui donnèrent l’essor à la poésie normande, les deux autres du treizième siècle ; l’helléniste Adrien Turnèbe ; le Poussin, né, en 1594, de parents pauvres et obscurs, et qui devint un des plus célèbres peintres de l’école française. La Calprenède et Thomas Corneille sont morts aux Andelys ; le premier en 1663, le second en 1709.