Longicornes

  • Histoire naturelle
  • E. Desmarest
  • Encyclopédie moderne

Longicornes. Famille de coléoptères de la section des tétramères, créée par Latreille, adoptée par tous les auteurs, et ayant pour type le genre capricorne. Les longicornes sont des insectes à corps généralement allongé, à tête saillante, verticale ou inclinée ; leurs antennes insérées presque toujours dans une échancrure des yeux, excepté chez les leptros, sont ordinairement très longues, de onze articles, chez quelques mâles d’un plus grand nombre ; les mandibules sont très robustes, et les mâchoires, au contraire, très peu développées ; les tarses, en apparence de quatre articles, en ont réellement cinq ; car le dernier, celui qui porte les crochets, est composé de deux pièces dont la première, très courte, est cachée dans les lobes de l’article précédent ; les derniers anneaux abdominaux peuvent, dans les femelles, s’allonger en forme de tarrière pour leur permettre d’introduire leurs œufs dans les fentes du bois où ils doivent être déposés. A l’état d’insectes parfaits les longicornes sont diurnes, quoique quelques espèces cependant sortent plus volontiers après le coucher du soleil : ils se trouvent sur le tronc des arbres, principalement les grandes espèces, ou sur les fleurs, ce qui a lieu surtout pour les petites espèces : quand on les saisit, ils font entendre un bruit particulier, produit par le frottement des parois de la partie interne de leur corselet sur la base de l’écusson. Leurs larves sont molles, apodes, allongées, plus larges en avant et très rétrécies en arrière ; leur tête est écailleuse et armée de mandibules tellement fortes, qu’elles peuvent percer le bois le plus dur, et même creuser, ainsi que nous l’avons constaté, des plaques de plomb assez fortes. Ces larves vivent, soit dans l’intérieur des arbres, où elles font de grands ravages, soit dans les écorces ; d’autres attaquent les racines des plantes, les chaumes de certaines graminées, etc. Quelquefois elles vivent solitaires dans les tiges de diverses plantes ; mais elles habitent toujours en nombre plus ou moins grand dans un espace assez petit. La durée de leur vie varie de un à trois ans ; et pendant cette période elles éprouvent plusieurs mues. Avant de quitter leur figure vermiforme, la plupart agrandissent leur demeure et se pratiquent une sorte de niche ovoïde ; celles qui habitent les tiges des plantes ferment, avec une espèce de bouchon, les deux extrémités du tuyau où elles doivent s’arrêter. Il en est qui désertent les écorces et se creusent une couche dans les parties ligneuses, tandis que d’autres, au contraire, et en plus grand nombre, après avoir poursuivi leurs travaux jusqu’au cœur des arbres, se rapprochent de l’extérieur. On remarque dans les nymphes toutes les parties propres à l’insecte parfait ; mais plusieurs n’ont pas le développement dont elles sont susceptibles : les élytres sont raccourcies ; la tête est infléchie ; les antennes sont couchées et recourbées sous la poitrine ; les pieds recourbés en dessous ou saillant anguleusement sur les côtés. Ces nymphes sont dans un état léthargique : huit ou quinze jours suffisent à presque toutes pour se transformer en insectes parfaits.