Missolonghi

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Missolonghi. Place forte du royaume de Grèce, dans le nome d’Acarnanie et Étolie, chef-lieu de la Hellas occidentale.

Missolonghi, libre jusqu’en 1804, et qui passa à cette époque sous la domination d’Ali-Pacha, a joué un rôle glorieux dans la guerre par laquelle la Grèce a conquis son indépendance. Dès le 7 juin 1821 elle embrassa, avec la forteresse d’Anatoliko, sa voisine, le parti de l’insurrection. L’année suivante les Turcs l’assiégèrent. Obligés de se retirer par l’arrivée des navires grecs, ils revinrent bientôt après ; et cette fois encore, après cinquante-neuf jours de tranchée ouverte, il leur fallut lever le siège. En 1825 Missolonghi vit de nouveau paraître sous ses murs une armée turque, de trente mille hommes, commandée par le séraskier Reschid-Pacha. Noto-Botzaris, qui commandait dans la place, repoussa toutes les attaques jusqu’à ce que la garnison eût épuisé ses munitions et ses vivres. Alors, après avoir consulté ses compagnons, il prit une résolution héroïque : le 4 mai 1826, à huit heures du soir, au moment où l’ennemi se précipitait dans la place, il mit le feu aux mines préparées d’avance, et se fit sauter avec une foule de Turcs et d’Égyptiens. Missolonghi et Anatoliko restèrent au pouvoir des Turcs jusqu’en 1829 ; à cette époque les Grecs y rentrèrent par capitulation.

La ville est située sur une langue de terre, à l’entrée du golfe de Patras,au milieu de lagunes qui Pont fait surnommer la Petite-Venise. Elle comptait en 1804 4,000 habitants, la plupart négociants et armateurs. En passant sous l’autorité du pacha d’Épire elle perdit sa prospérité. Après la guerre contre les Turcs elle n’était plus qu’un monceau de ruines, et elle est loin encore d’avoir oublié cette rude épreuve. On montre à Missolonghi les tombeaux de Cyriaco Jatrani, de Marc Botzaris, du général Bavarois Normann, qui tous ont combattu pour la liberté hellénique, et le mausolée où est renfermé le cœur d’un autre illustre philhellène, lord Byron.