Paix d’Altraustædt

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Altraustædt (Paix d’). Auguste II, roi de Pologne, avait été déposé par la diète de Varsovie, et Stanislas Leczinski avait été mis à sa place (1704) Cependant, Auguste, soutenu par le czar Pierre, son allié, n’en continua pas moins contre Charles XII, roi de Suède, les hostilités qu’il n’avait jamais cessées pendant tout le cours de la guerre du Nord. A la suite d’une victoire remportée par le général suédois Rœnskœld sur Schulembourg, général des Saxons, Charles XII pénétra en Saxe par,la Silésie, sa rendit maître de l’électorat, et établit, le 20 septembre 1706, son quartier général à Altraustædt, village de la portion de la Saxe appartenant aujourd’hui à la Prusse, et situé entre Leipzig et Mersebourg. Cependant les plénipotentiaires d’Auguste II avaient entamé le 12 septembre, à Bischofwerda, des négociations. Mais les conditions de Charles XII étaient tellement dures qu’Auguste refusa d’y souscrire. Il transmit néanmoins un blanc seing au référendaire privé Pfingsten, un des négociateurs, dans l’espoir que celui-ci parviendrait à faire modifier les articles qu’imposait Charles, Mais celui-ci ayant persisté, Pfingsten fut obligé de les approuver et de remplir le blanc seing par la ratification de la paix. Par ce traité, Auguste renonçait à la Pologne et à la Lithuanie, conservant toujours le titre de roi ; il se détachait de la coalition formée contre la Suède, et s’engageait particulièrement à se désister de toute alliance avec le czar, à livrer le Livonien J. R. de Patkul au roi de Suède, à fournir aux Suédois des quartiers d’hiver en Saxe, et à ne faire aucun changement dans l’administration ecclésiastique au préjudice de l’église protestante. Cette paix ne fut publiée que le 26 novembre, parce qu’Auguste, alors en Pologne, et en quelque sorte sous la dépendance des Russes, se vit forcé de la tenir secrète, et d’appuyer une attaque de troupes de cette nation contre le général, suédois Chaudenfeld. Il retourna à Dresde le 19 janvier 1707. Le vainqueur traita l’électorat avec une rigueur extrême, et ne quitta la Saxe qu’en septembre 1707, après avoir conclu à Altraustædt une alliance avec la Prusse le 16 août, et une convention avec l’empereur Joseph le 22 août et le 1er septembre. Par ces traités, il assura aux protestants de la Silésie le libre exercice de leur religion, et la restitution des églises ou écoles dont ils avaient été privés.

Après la défaite de Charles à Pultawa, le 8 août 1709, Auguste déclara la paix d’Altraustædt non valable, sous prétexte que ses plénipotentiaires avaient abusé du blanc seing et outre-passé leurs pouvoirs. L’un d’eux fut condamné à une prison perpétuelle, et l’autre, Pfingsten, à mort ; mais sa peine fut commuée en une détention dans la forteresse de Koenigstein ; enfin, sur l’invitation de quelques grands, Auguste retourna en Pologne, reprit possession du trône, et renouvela son alliance avec le czar.