Quartz
- Géologie
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Quartz. Silice pure ou acide silicique, qui se présente souvent en cristaux prismatiques et pyramidaux, dérivant d’un rhomboïde obtus, offre un clivage égal imparfait, raye le verre, jouit de la double réfraction, pèse 2,6, et présente une cassure tantôt vitreuse, tantôt conchoïde. On en distingue un grand nombre de variétés, qui sont décrites, chacune sous son nom : hyalin, agate, silex, jaspe, opale, résinite, etc.
Sous le nom d’hyalin on désigne tout quartz cristallisé plus ou moins parfaitement, offrant un aspect vitreux, et toujours plus ou moins transparent.
Le quartz joue dans la nature un rôle fort important, et que l’on n’a pas encore assez bien étudié ; il constitue à lui seul plusieurs espèces de roches désignées sous le nom de quartzites, et entre dans la composition d’un grand nombre d’autres, les granités les micaschites, les porphyres, etc. ; il se présente dans tous les termes de la série géognostiqne, en parties disséminées, en cristaux, en veines, en filons, en amas, en dykes et en masses transversales de différentes formes. C’est le compagnon fidèle des métaux, dans presque tous les gites réguliers ; il est même assez rare qu’il existe un filon d’une substance quelconque, sans quil s’y trouve, de différentes manières, une certaine quautité de quartz.
On a calculé que la silice entre pour les 0,45 dans la composition de l’écorce minérale de la terre, en sorte qu’il est tout naturel qu’elle se rencontre fréquemment dans les matériaux qui composent cette écorce ; il n’est peut-être pas une seule roche qui ne contienne de la silice en plus ou moins grande quantité ; il s’en trouve dans le granité jusqu’à 74 pour 100 ; les laves des volcans encore en activité en contiennent jusqu’à 70 pour 100. Les eaux minérales en contiennent presque toutes, en plus ou moins grande quantité, ainsi qu’il résulte des nombreuses analyses de ces eaux faites par MM. Berthier, Braconnot, Henry, etc., et publiées dans les Annales des Mines. L’eau des Geysers d’Islande, qui forme continuellement une incrustation siliceuse, sur 10,000 grammes en contient 5,50 de silice.
Ainsi donc, depuis les premiers temps de la consolidation de la croûte du globe jusqu’à ce jour la silice n’a cessé de jouer dans les phénomènes géologiques un rôle important, et qui n’a pas encore été parfaitement étudié ; dans mes voyages j’ai eu occasion de recueillir un certain nombre de faits qui s’y rattachent directement ; je vais exposer ici les principaux.
Le quartz, qui entre pour les trois quarts dans la composition des granites, dont une partie constitue certainement la dernière assise de la croûte du globe jusqu’à laquelle l’homme ait pu étendre ses observations, s’y trouve en plus ou moins grande quantité dans toutes les autres roches ignées et aqueuses, soit comme partie constituante essentielle, soit accidentellement, En outre, il est venu dans toutes les époques géologiques, et il vient même encore du quartz, ayant formé dans les autres roches des veines, des filons, des masses transversales de toutes les formes, dunes, cônes, amas, etc. ,qui a souvent modifié l’état pétrographique de ces roches et produit des effets de métamorphisme dignes de toute l’attention des observateurs.
Les roches les plus inférieures que nous connaissions étant traversées par des veines et des filons de quartz, il est évident que la source de ces productions, quelle qu’elle soit, se trouve située dans l’intérieur de la terre, au delà des points où il nous esl possible d’étendre nos observations.
Les porphyres et les granites de toutes les contrées sont traversés par des veines et des filons de quartz, dont quelques-uns ont une grande puissance. Dans les montagnes qui séparent la Loire du Rhône et de la Saône, les filons de quartz sont très nombreux dans ces deux espèces de roches, et même dans les gneiss supérieurs. Les masses quartzeuses forment quelquefois des cônes analogues à ceux des roches plutoniques ; le sol est souvent étoilé autour de ces cônes, et les fissures formant les rayons de l’étoile sont remplies de quartz : ce sont des ramifications de la masse principale. On ne peut se refuser à admettre ici une puissante action de bas en haut, comme dans les éruptions plutoniques.