Satyre

Satyre. Grand genre de lépidoptères diurnes, créé par Latreille, et dont M. le docteur Boisduval a fait, sous la dénomination de satyrides, une tribu particulière, partagée elle-même en quatre genres, ceux des arge, érébie, chionobante, et satyre.

Les satyres, d’une manière générale, sont caractérisés ainsi : antennes terminées tantôt par un bouton court et pyriforme, tantôt par une masse grêle et presque fusiforme ; palpes s’élevant notablement au-dessus du chaperon, hérissés de poils en avant ; ailes, les supérieures à nervure costale médiocrement dilatée, les inférieures ayant neuf nervures. Les chenilles sont atténuées en arrière, et offrent de chaque côté de l’anus deux petites pointes coniques ; leur corps est tantôt lisse, tantôt pubescent ; leur tête, plus ou moins arrondie, est quelquefois un peu échancrée en cœur, ou bifide, en avant. Les chrysalides sont tantôt un peu oblongues ou légèrement anguleuses, avec la tête en croissant ou bifide, et deux rangées de petits tubercules sur le dos ; tantôt courtes et arrondies, avec la tête obtuse et le dos uni ; toutes sont sans taches métalliques.

On connaît plus de deux cents espèces de satyres ; et ces espèces sont répandues dans presque toutes les parties du moude : elles habitent les lieux secs et arides ; volent vite et par saccades, ne s’élevant jamais à la hauteur des arbres et se tenant ordinairement sur les buissons et dans les prairies. Duponchel a partagé ce genre en six groupes ; ceux des : éricicoles, rubicoles, herbicoles, vicicoles, ramicoles et dumicoles. Sans donner les caractères de ces groupes, nous citerons comme espèce typique le satyre moera (satyrus mœra Godart dont le dessus des ailes est d’un brun obscur, les premières ailes ayant vers le bout une bande forte et deux yeux noirs, et les secondes une bande fauve sur laquelle il y a trois yeux ; le dessous des ailes supérieures ne diffère du dessus que par une teinte plus pâle et le dessous des inférieures est d’un gris clair, avec une rangée courbe de six yeux noirs. Cette espèce est commune partout.