Sylvie

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Sylvie. En exposant dans l’article Oiseaux la classification de M. Temminck, et quelques-uns des caractères des principaux genres, nous avons cru devoir traiter séparément le genre Sylvie et ses nombreuses espèces. On peut le considérer comme l’un des plus intéressants des trente-sept genres de l’ordre des insectivores.

Les sylvies se font en général remarquer par l’agrément de leurs chants : toutes sont voyageuses, parce qu’elles aiment une douce température, le silence et l’ombrage des bois, et qu’elles ne pourraient résister à la rigueur des frimas ; toutes aiment la liberté, et perdent dans l’esclavage l’agréable variété de leurs intonations, qu’elles remplacent par des chants où domine une sorte de tristesse monotone. Le rossignol et la fauvette appartiennent à ce genre.

Parmi les espèces qui doivent attirer notre attention, nous citerons la sylvie blonde, la sylvie citrine, dont les noms indiquent la couleur dominante, et la grignette, dont la gorge et les parties supérieures sont cendrées, et les inférieures d’un brun roux. Ces trois espèces appartiennent au Sénégal : elles se font remarquer dans nos volières par leurs nuances agréables, leurs formes élégantes et leur chant faible, mais non dépourvu de mélodie.

L’Amérique possède quelques jolies espèces, au nombre desquelles nous citerons les suivantes : la sylvie bleuâtre, d’un joli bleu mélangé de brun à la partie supérieure et à la queue, et d’un beau noir à la gorge, aux joues et autour des yeux. Cette espèce habite l’île d’Haïti pendant l’hiver, passe à New-York au mois de mai, et va nicher plus au nord, où elle vit solitaire dans les forêts. La sylvie chivi, qui doit son nom à un de ses cris, qui exprime chivi-chivi, se trouve au Paraguay : son plumage, où brillent le vert, le noir et le jaune, n’est pas ce qui la rend remarquable ; c’est son ramage sonore, agréable surtout chez le mâle ; c’est la construction de son nid : elle le place à la bifurcation de deux petites branches ; elle le compose de feuilles légères, de filaments les plus déliés, et de matières cotonneuses, assujetties avec des toiles d’araignées, de manière à rendre sa surface parfaitement lisse. La sylvie à cou jaune est, par son plumage, sa vivacité, sa gaieté, son ramage agréable, l’une des plus jolies espèces qui habitent l’île d’Haïti.

L’Asie nous offre peu d’espèces intéressantes : au nombre de celles-ci il faut citer la sylvie couturière, entièrement d’un jaune pâle, très petite espèce de l’Inde, dont les œufs ne sont pas plus gros, dit Pennant, qu’une chrysalide de fourmi : elle se fait surtout remarquer par son adresse à coudre, pour ainsi dire, son nid fait de coton, entre deux feuilles d’arbre, de manière à former une petite hotte qu’elle attache à l’extrémité d’une branche très flexible pour la mettre à l’abri de la voracité des serpents et des singes.