Traité d’Antalcidas

  • Histoire
  • A. L.
  • Encyclopédie moderne

Antalcidas (Traité d’). L’histoire a donné ce nom au traité conclu, l’an 387 avant Jésus-Christ, entre le roi de Perse Artaxerxès et tous les Grecs, excepté les Thébains. Ce traité, qu’avait négocié Antalcidas, navarque des Lacédémoniens, montrait le vrai génie de Sparte. Après avoir feint quelque temps de prendre en mam la cause de la Grèce contre les Perses, elle s’était hâtée de suspendre cette guerre qu’Athènes lui avait léguée, pour s’efforcer d’asservir la Grèce à ses lois. L’ambition honteuse de Sparte est écrite dans ce traité, où l’on faisait dire à Artaxerxès : « Le roi trouve juste que les villes d’Asie et les îles de Chypre et de Clazomène restent dans sa dépendance, et que les autres villes grecques, grandes et petites, soient libres, à l’exception de Lemnos, d’Imbros et de Scyros, qui appartiendront comme autrefois aux Athéniens. »

Ainsi, les Grecs de l’Asie Mineure étaient lâchement sacrifiés. Il est vrai que les autres villes grecques étaient déclarées libres ; mais cette généreuse déclaration cachait sous un voile peu difficile à pénétrer l’hypocrite espérance de Lacédémone. Les villes grecques seront libres, c’est-à-dire indépendantes les unes des autres ; c’està-dire qu’il n’y aura plus de ligue, plus d’États puissants dans la Grèce ; tous seront isolés et ne pourront plus se soutenir les uns les autres ; et Sparte, qui seule conserve une grande puissance militaire, aura bon marché de cette liberté si généreusement promise.

Les villes de la Grèce voyaient bien la menace cachée derrière les promesses. Aussi, refusèrent-elles d’abord de souscrire à ce traité honteux. Mais, dans cet acte, le grand roi disait encore : « Ceux qui refuseront cette paix, je les combattrai de concert avec ceux qui l’accepteront. » Devant la force, il fallut céder : au bout d’un an, les ennemis de Sparte avaient accepté la condition qu’on leur imposait, et Sparte n’attendait plus que le moment de s’élancer sur sa proie.