Traité de Brétigny
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Brétigny (Traité de). Après la bataille de Poitiers, quand le roi Jean et les seigneurs pris avec lui furent à Londres, pleurant gaiement leur patrie, les Anglais songèrent à profiler de l’avantage qu’ils venaient de remporter. Un traité fut conclu en 1360 à Brétigny, petit village de la Beauce, entre Édouard III et le régent de France, qui fut depuis Charles V. Naturellement les conditions ne furent pas discutées, mais imposées et acceptées, et l’antique sentence de Brennus pesa de tout son poids sur la conclusion de cette paix. Édouard III cédait ses droits à la couronne de France, renonciation peu onéreuse puisqu’elle ne tombait que sur des prétentions irréalisables ; en dédommagement de ce léger sacrifice, il recevait le plus beau morceau de cette proie dont il cédait l’ombre : la Guyenne en entier, la Gascogne, le Poitou, la Saintonge, le Limousin, l’Angoumois, avec Calais et le comté de Ponthieu, lui furent donnés en toute souveraineté. Le roi Jean renouvela à Calais le traité de Brétigny, auquel il n’avait pas pris part, en sa qualité de prisonnier. Les provinces cédées à l’Anglais ne prirent pas trop bien ce changement de maître, et leurs plaintes amenèrent, en 1368, le renouvellement des hostilités. Le traité fut d’autant plus facilement rompu qu’on avait omis une formalité importante : un des articles portait que renonciation serait faite publiquement par les deux princes des droits ou des terres qu’ils se cédaient mutuellement, et cet échange de renonciations n’eut pas lieu.