Wilis
- Dictionnaire infernal
Wilis. Dans quelques contrées de l’Allemagne, toute fiancée qui meurt avant le mariage, « pour peu que de son vivant elle ait un peu trop aimé la danse, devient après sa mort une wili, c’est-à-dire un fantôme blanc et diaphane, qui s’abandonne chaque nuit à la danse d’outre-tombe. Cette danse des morts ne ressemble en rien à la danse terrestre : elle est calme, grave, silencieuse ; le pied effleure a peine la fleur chargée de rosée. La lune éclaire de son pale rayon ces ébats solennels : tant que la nuit est au ciel et sur la terre, la ronde poursuit son chemin dans les bois, sur les montagnes, sur le bord des lacs bleus. Avez-vous rencontré, à la fin d’une pénible, journée de voyage, quand vous allez au hasard loin des chemins tracés, ces flammes isolées qui s’en vont ça et là à travers les joncs des marécages ? Malheureux voyageur, prenez garde ! ce sont les wilis qui dansent, c’est la ronde infernale qui vous provoque de ses fasci nations puissantes. Prenez garde, n’allez pas plus loin, ou vous êtes perdu. Les wilis, ajoute Jules Janin, que nous copions ici, sautent jusqu’à l’extinction complète de leur partner mortel. » (Voyez : Courils).