Zodiaque de Jacob
- Dictionnaire infernal
Zodiaque de Jacob. Un jeune savant anglais, Arthur Lumley Davids, trop tôt enlevé aux sciences et aux lettres, nous a légué une observation ingénieuse sur les connaissances astronomiques des anciens Hébreux. Le songe de Joseph et la bénédiction de Jacob, dit-il, ne laissent aucun doute de la connaissance du zodiaque parmi les anciens Hébreux. Le songe de Joseph est exprimé par les images du soleil, de la lune et des onze constellations qui s’inclinent devant lui, la douzième. Ces constellations ainsi réunies ne peuvent signifier que les signes du zodiaque dans les limites desquelles se retrouvent toujours le soleil et la lune. L’historien sacré nous dit qu’après le récit de son fils, Jacob en garda le souvenir, et rien ne le prouve mieux que les dernières paroles du saint patriarche à ses fils.
Les images dont Jacob s’est servi pour exprimer les destinées diverses de sa postérité sont prises de ces mêmes signes du zodiaque auxquels Joseph avait fait allusion, avec cette seule différence qu’ici les signes eux-mêmes sont nommés et décrits. Ruben comparé à l’eau inconstante est le Verseau ; Siméon et Lévi sont réunis ensemble avec l’observation qu’ils sont frères, et figurent les Gémeaux ; Judas est le Lion ; Zabulon, qui habite les ports de mer, en représente la production : le Cancer ; Issachar est probablement le Taureau, les Septante l’ont même traduit par Aner Georgos, le cultivateur du sol. Les signes appliqués à Dan montrent évidemment l’identité de nos signes du zodiaque avec ceux des anciens Hébreux ; les trois signes dans lesquels Dan est représenté se suivent dans la même position que dans nos zodiaques. La Balance est l’attribut de Dan, en sa qualité de juge, puis comme Scorpion : « Il mord le talon du cheval et le cavalier est renversé. » C’est exactement la position de notre Scorpion à l’égard du Centaure, qui représente le Sagittaire. Gad l’archer est le Sagittaire. Asher, aux mets succulents, représente les Poissons ; Nephthali est le Bélier ; Joseph, la vigne féconde, est la Vierge ; Benjamin enfin est comparé au loup qui dans l’antiquité occupait la place du Capricorne ; même dans des temps plus récents on voit à ce signe un Pan avec une tête de loup. Les Hébreux auraient ainsi connu la sphère plus de deux mille ans avant l’ère chrétienne. Il y a peu de doute que le zodiaque hébreu ne soit le Massanoh dont parle Job dans son allusion astronomique aux constellations célestes. (Archives israélites.)