Adoration
- Antiquité
- Encyclopédie moderne
Adoration. Chez les anciens, le mot adoration signifiait, à proprement parler, l’hommage rendu à quelqu’un ou à quelque chose, en levant à son intention la main vers la bouche pour la baiser. L’étymologie le prouve (ad, vers, os, la bouche). Cette pratique était surtout en usage chez les Orientaux ; elle pouvait exprimer le culte aussi bien que l’hommage ; mais elle n’entraînait pas nécessairement l’idée du culte. Ainsi, selon l’Écriture, Abraham adore le peuple d’Hébron ; la Sunamite adore Élisée, qui lui a rendu son fils. Les Grecs empruntèrent cette coutume aux peuples d’Orient, et la transmirent aux Romains, chez qui nous la trouvons, non générale il est vrai, mais établie dans certains cas. Les Romains adoraient leurs dieux tantôt debout, tantôt à genoux, tantôt prosternés, mais toujours la tête couverte et le visage voilé. Il n’y avait que Saturne qu’ils adorassent la tête découverte : alors ils portaient la main à leur bouche et la baisaient. Puis ils faisaient le tour de la statue ou de l’autel du dieu, en commençant par la droite. Dans la suite, les mêmes cérémonies se pratiquèrent pour adorer les empereurs.